L’Enfant du Cimetière

BRULHET Pierre

Article publié le lundi 24 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Abandonné par une nuit pluvieuse, un bébé grandit parmi les Esprits du cimetière. Il connaîtra dans ce lieu intemporel, l’Amitié et l’Amour.

Mais par leur incompréhension et leur cruauté, les "Vivants" voudront le forcer à vivre dans le monde réel, alors qu’une terrible menace plane sur le cimetière.

L’auteur : Pierre Brulhet est né en 1971. Architecte, il vit et travaille à Paris. Après 14 ans d’une enfance africaine, il revient en France pour terminer ses études. Auteur de poèmes fantastiques et de nouvelles, L’Enfant du Cimetière est son premier conte gothique.

L’avis de Cyrallen :

Nous suivons le devenir d’un enfant abandonné en plein cimetière par une jeune femme poursuivie et apeurée. Ce sont deux des esprits, "George le fleuriste" et "Max le fossoyeur" qui vont le découvrir et convaincre la communauté du cimetière, constituée uniquement de "non vivants", de le laisser vivre parmi eux. Commence alors une vie singulière pour Yoann, qui devra vers douze ans, affronter malgré lui le monde des "vivants", bien plus terrible que celui dans lequel il a grandit. Il sera malgré lui un élément clef dans la sauvegarde de sa communauté, la survie du cimetière étant directement menacée.

"L’Enfant du Cimetière" est un roman relativement court à l’idée de départ originale et osée qui peut dérouter dans les premières pages. La suite de ce conte gothique fait cependant assez vite entrer le lecteur dans le monde des Esprits, avec leurs codes et leurs règles. Certains Esprits dont les personnages sont développés de révèlent attachants. Leurs préoccupations sont la plupart du temps à mille lieux de ce que l’on peut imaginer.

Quelques touches d’humour et de tendresse ponctuent ce conte qui se laisse lire, surtout par les jeunes lecteurs, de façon agréable et simple. A recommander pour les amateurs du genre, "L’Enfant du Cimetière" est un premier roman sans prétention qui a pour but de faire vagabonder le lecteur à travers ses pages.

Extraits :

1- Une ombre furtive traversa la rue parsemée de flaques, souvenirs d’une pluie récente. Les nuages sombres cachaient une pleine lune qui se rapprochait inéluctablement des douze coups de minuit. Une horloge sonna quelque part dans la ville endormie au moment où l’ombre escalada le mur du cimetière couvert de lierre. Le ciel se dégagea et la lune éblouit un instant le visage de la jeune femme. Elle se tenait baissée en haut du mur. Elle semblait terrorisée. Une épaisse cape la recouvrait entièrement et le capuchon lui cachait en partie ses longs cheveux noirs, brillants, qui dégringolaient en cascade sur ses joues pâles. Elle tenait quelque chose dans son bras, caché sous la cape.

2- Yoann s’était tant identifié aux habitants du cimetière, qu’il oubliait parfois sa réelle nature et cela lui faisait toujours un drôle d’effet quand ses doigts traversaient le corps sans consistance de son ami. Il se demandait parfois si ces fantômes n’étaient pas une illusion, un stratagème de son esprit qui aurait créé un monde imaginaire pour fuir le monde extérieur, le monde réel et toutes se contraintes. Yoann vit George remuer. Non, tout ceci n’était pas le fruit de son imagination. On ne reste pas aussi longtemps caché dans un lieu public sans avoir de solides amis, des protecteurs.
- Yoann.
George se redressa et sortit de son cercueil dont le socle rongé par la mousse était fendu sur le côté.
- Bonsoir George, as-tu bien dormi ?
- Comme un mort.
L’estomac de Yoann fit un drôle de bruit.
- C’est que je commence à avoir sacrément faim.
- Non, dit Yoann en faisant la grimace. J’en ai assez. J’en mange tous les soirs. Je voudrais des pommes.
Le fleuriste remit son grand chapeau.
- Il y a bien la tombe du vieil Edgar.


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