Stalker

STROUGATSKI Arkadi et Boris

Article publié le lundi 25 octobre 2010 par Philémont

Quatrième de couverture

Des Visiteurs sont venus sur Terre. Sortis d’on ne sait où, ils sont repartis sans crier gare. Dans la Zone qu’ils ont occupée pendant des années sans jamais correspondre avec les hommes, ils ont abandonné des objets de toutes sortes. Objets-pièges. Objets-bombes. Objets-miracles. Objets que les stalkers viennent piller au risque de leur vie, comme une bande de fourmis coloniserait sans rien y comprendre les détritus abandonnées par des pique-niqueurs au bord d’un chemin.

Adapté au cinéma en 1979 par Andreï Tarkovski, Stalker ou Pique-nique au bord du chemin (ici publié pour la première fois en France en version intégrale) est le chef d’oeuvre des frères Strougatski. Un roman qui a eu un tel impact sur le XXe siècle que c’est sous le surnom de stalkers qu’on connaît désormais les hommes et les femmes qui ont étouffé le coeur du réacteur en fusion de Tchernobyl, entre le 26 avril et le 16 mai 1986.

Arkadi et Boris Strougatski, nés respectivement en 1925 et 1933, sont les auteurs de science-fiction russes les plus connus au monde. Arkadi est mort en 1991.

L’avis de Philémont

La Zone est une vaste étendue qui a été le théâtre d’une Visite extraterrestre aussi furtive que mystérieuse. Ces mystères sont tant matériels qu’immatériels puisque les visiteurs ont laissé sur place quantité d’objets inconnus des hommes, mais également des phénomènes pour le moins dangereux ; l’humanité étant ce qu’elle est, elle cherche néanmoins à s’approprier les premiers quitte à affronter les seconds. C’est en tout cas le rôle des stalkers qui n’hésitent pas à défier la loi en pénétrant la Zone au péril de leur vie pour organiser un trafic d’objets extraterrestres…

Stalker est probablement le roman de science-fiction russe le plus connu aujourd’hui. Il est vrai qu’il décrit un monde post-apocalyptique sombre et rude tout en posant des questions sur la condition humaine pour le moins pessimistes, mais également réalistes. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que les hommes et les femmes qui participèrent à l’étouffement du réacteur numéro quatre de la centrale nucléaire de Tchernobyl furent surnommés les "stalkers", propulsant définitivement le roman des frères STROUGATSKI comme une oeuvre culte tant elle était prémonitoire.

De plus, Stalker n’a aujourd’hui rien perdu de sa force. C’est probablement grâce aux choix des auteurs quant à leur narration, celle-ci étant entièrement dédiée aux hommes et structurée comme un thriller. Les éléments spécifiques à la science-fiction ne sont en fait utilisés que comme le support d’une réflexion universelle, le propos demeurant d’actualité, et devant le rester encore longtemps. C’est à l’image de l’ultime phrase du roman qui pointe du doigt ce que l’humanité recherche plus ou moins ouvertement : « Du bonheur pour tout le monde, gratuitement, et que personne ne reparte lésé ! ».


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