Le Cavalier suédois

PERUTZ Leo

Article publié le vendredi 6 août 2010 par Philémont

Quatrième de couverture

Admiré par Borges, qui voyait en lui une sorte de Kafka aventureux, Perutz considérait Le cavalier suédois comme son roman le plus parfait. Le plus angoissant en tout cas, dans la mesure où il traite le thème, « cinématographique » entre tous, de la substitution d’identité. Un récit gouverné de bout en bout par l’Ange du Bizarre.

« Hitchcock n’aurait pu rêver d’un scénario plus diabolique… Peu d’écrivains arrivent à vous envoûter à ce point. » ANDRÉ CLAVEL/LE MATIN

« Un conteur qui distille le suspense. » NICOLE ZAND/LE MONDE

« Le chef d’œuvre de Leo Perutz. » J.-M. DE MONTREMY/LA CROIX

« On a rarement vu aussi heureusement mêlées une construction impeccable et une histoire si bien galopante… Superbe ! » DOMINIQUE DURAND/LE CANARD ENCHAÎNÉ

« L’égal des plus grands. » MANUEL CARCASSONNE/LE POINT

L’avis de Philémont

Au début du XVIIIème siècle, en Silésie, région au carrefour de la Pologne, de la Tchécoslovaquie et de l’Allemagne, le roi de Suède Charles XII ne cesse de guerroyer contre la Pologne et la Russie. Dans ce contexte, un officier suédois déserteur rencontre un voleur qui tente d’échapper à la potence. Ce dernier, à force de ruses, convainc le premier d’échanger leurs identités. Le Cavalier suédois peut ainsi disparaître dans l’enfer des forges de l’Evêque, une forme de purgatoire sur Terre. Le voleur peut lui se bâtir une vie agréable d’aristocrate…

Le Cavalier suédois est donc consacré à cette usurpation d’identité vue essentiellement du point de vue du voleur devenu riche propriétaire terrien. Le récit nous montre comment il se constitue sa fortune avant de prendre femme et d’engendrer une enfant. Les années passant, il en vient presque à oublier sa condition première, vouant un amour immodéré à sa femme et à sa fille. Mais c’est aussi à ce moment que son passé le rattrape et qu’il est contraint d’abandonner sa vie confortable, et même son nom, pour la sauvegarde des deux femmes de sa vie.

Entre roman d’aventure et histoire d’amour, Leo PERUTZ est doté d’une plume raffinée avec laquelle il manie tout à la fois l’humour, la poésie et même des éléments relevant du fantastique. Le résultat est un récit plein de rebondissements qui amène aussi le lecteur à la réflexion, tant du point de vue du cadre historique dans lequel il se situe, que de la nature humaine et, en l’occurrence, de la question de l’identité.

Ecrivain tchèque de langue allemande, dont la majeure partie de l’oeuvre a été éditée dans le premier tiers du XXème siècle, PERUTZ est méconnu en France, notamment des amateurs de littératures de l’imaginaire. C’est regrettable, car loin d’être désuet, ce Cavalier suédois est un roman captivant de bout en bout et dans lequel l’imaginaire est d’une subtilité que l’on ne retrouve que trop rarement aujourd’hui.


Réactions sur cet article

Aucune réaction pour le moment!



 
Propulsé par SPIP 1.9.2g | Suivre la vie du site RSS 2.0