Odyssée

HOMÈRE

Article publié le mercredi 21 octobre 2009 par Philémont

L’avis de Philémont

Plus encore que l’Iliade, l’Odyssée d’HOMÈRE est incroyablement moderne, tant dans sa structure que dans son style. Thomas Edward LAWRENCE (Lawrence d’Arabie), traducteur britannique du second poème homérique (1932), le qualifie d’ailleurs dans sa préface de " plus ancien livre qui vaille la peine d’être lu pour l’histoire qu’il raconte " et de " premier roman européen ".

Les dieux étant ce qu’ils sont, leur grande majorité était favorable aux Achéens pendant la guerre de Troie, mais se retourne contre eux au lendemain de la victoire. Il est vrai que la guerre n’est pas belle au-delà des actes d’héroïsme ; elle n’est alors plus qu’abus de pouvoir, massacres, pillages et subterfuges peu glorieux. Parmi ces derniers, le cheval de bois est le plus fameux. Or l’on sait que c’est Ulysse qui en eut l’idée et que pour cela Poséidon s’acharne contre lui quand il veut rentrer chez lui, à Ithaque ; il le fait errer pendant dix ans sur la Méditerranée, lui faisant affronter des épreuves aussi dangereuses qu’extraordinaires.

Dans le même temps, à Ithaque, la femme d’Ulysse, Pénélope, et son fils, Télémaque, doivent se défendre contre les prétendants à la succession, qui veulent forcer la première à choisir parmi eux un nouvel époux, et qui dilapident impudemment les biens du second. Tandis que Pénélope temporise tant bien que mal, Télémaque s’enquiert lui de la destinée de son père. A son retour il échappe à une tentative d’assassinat et retrouve finalement son père avec qui il prépare sa vengeance.

Tout cela est savamment équilibré et se lit effectivement comme un roman, un roman écrit il y a près de trois millénaires. Rien qu’en cela, l’Odyssée se démarque de l’Iliade. Le second poème homérique se distingue aussi du premier par la condition respective de leur personnage principal. Dans l’Iliade, Achille assumait pleinement un destin imposé par les dieux sans jamais croire un seul instant qu’il pourrait y changer quoi que ce soit. Dans l’Odyssée, Ulysse ne croit pas à la destinée imposée par les dieux et se bat pour rester en vie et retrouver les siens. En cela il se pose en véritable être humain et son histoire peut quasiment se définir comme un roman humaniste. L’histoire d’Achille relève elle de l’épopée céleste et uniquement de cela.

Alors oui, définitivement, HOMÈRE est le père fondateur des littératures de l’imaginaire. Avec les deux poèmes qu’on lui attribut il a défini les principales caractéristiques de cette Fantasy qui plait tant aujourd’hui. Outre les innombrables scènes de combat, c’est l’épopée, avec le rôle central joué par les dieux ; c’est encore l’apprentissage des Hommes, par l’intermédiaire de quêtes initiatiques ; c’est enfin le merveilleux, pour la mise en scène d’un bestiaire pléthorique de créatures extraordinaires.

Alors l’Odyssée est-il le premier roman européen de Fantasy ? A chacun de répondre à cette question en le lisant. Quelle que soit la réponse, la lecture sera plaisante et riche d’enseignements !


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