Titre Original
La Quête du Roi Arthur, T.H. WHITE (The Once and Future King)
La sorcière de la forêt (The Witch in the Wood, 1939) Traduction de Hugues LEBAILLY et Monique LEBAILLY Illustration de John HOWE Livre de Poche, collection Fantasy n° 31109, septembre 2008, 192 pages
Genre
FantasyEvaluation
Note 4/5
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La Quête du Roi Arthur T2 : La sorcière de la forêt
WHITE Terence Hanbury
Quatrième de couverture
La sorcière de la forêt, c’est Morcade, sœur de la fée Morgane, demi-sœur d’Arthur et épouse du roi Lot. Ce dernier vient justement de rassembler une confédération de rois rebelles refusant la suzeraineté de ce garçon trop jeune qui appartient à la « race » détestée des Normands. Car le roi Arthur a grandi : il fait l’apprentissage du métier de souverain sous l’œil sarcastique, critique et bienveillant de Merlin. Mais le mystère de sa naissance pèse sur lui comme une malédiction, et le jeune homme pourrait bien n’être pas à l’abri des noirs desseins que fomente dans l’ombre la sorcière de la forêt…
Constamment réédité, le cycle de T.H. White a toujours eu de nombreux lecteurs de tous âges. Le premier tome (Excalibur, l’épée dans la pierre) a été adapté au cinéma par Walt Disney avec le dessin animé Merlin l’enchanteur.
Une fantasy drôle et inventive, un classique de la littérature anglo-saxonne.
L’avis de Philémont
Avec La sorcière de la forêt, T.H. WHITE poursuit sa relecture du cycle arthurien tel que compilé par Thomas MALORY.
L’enfance d’Arthur a pris fin lorsqu’il a saisi Excalibur, l’épée dans la pierre. Mais le royaume doit encore être conquis, ce qui passe par la soumission des royaumes Gaëls, notamment les Orcades où vivent Morcade, femme du Roi Lot et demi-soeur d’Arthur, et ses quatre fils, dont l’aîné est Gauvain. Si cette famille est pour le moins belliqueuse à l’égard d’Arthur, ce dernier, secondé par Merlin, entrevoit l’idée de la Table Ronde autour de laquelle aucun Chevalier ne serait au-dessus des autres. Il faudra pourtant une bataille et un enfant incestueux pour rapprocher les deux clans.
Si WHITE avait choisi la fable pour la forme du premier volume de sa Quête du Roi Arthur, il passe à la farce pour le deuxième. Il prend en effet très largement ses distances par rapport au mythe de la Chevalerie et ridiculise sans état d’âme la celtitude du clan des Orcades. Ce sont même tous les nationalismes, sans exception, qu’il brocarde, à l’instar de l’enseignement de Merlin : " La destinée de l’Homme, c’est de s’unir, et non pas de se diviser. Si l’on ne cesse de se diviser, on finit par être une collection de singes, perchés chacun sur son arbre, qui se jettent des noix à la tête ". Bien entendu, il est une fois de plus nécessaire d’analyser cela au regard du contexte politique de l’édition originale du roman (1939).
Notons aussi que l’auteur situe son intrigue au XIIème siècle, et non au Vème comme il est communément admis dans le cycle arthurien. Cela lui permet de s’affranchir de la thématique religieuse, le christianisme étant bel et bien implanté définitivement dans le Royaume de Bretagne, pour ne se préoccuper que de la thématique politique.
Comme dans le premier tome du cycle donc, la légèreté de l’oeuvre n’est qu’apparente et dissimule une condamnation sarcastique et sans appel d’une doctrine politicienne qui n’en finit pas de faire des ravages encore aujourd’hui.