La Quête du Roi Arthur T1 : Excalibur, l’épée dans la pierre

WHITE Terence Hanbury

Article publié le dimanche 22 février 2009 par Philémont

Quatrième de couverture

Des millions de spectateurs de tous les âges ont aimé le Merlin l’enchanteur de Walt Disney. Très peu savent cependant que le célèbre dessin animé est inspiré de ce roman, dû à l’Anglais Terence Hambury White (1906-1964). On rencontrera donc ici, en pays de Grimoirie, le tout jeune Arthur suivant auprès de Merlin un apprentissage des plus anticonformistes. Moins qu’à la politique et aux armes, le futur roi s’initie aux secrets de la nature, dans une cascade de métamorphoses — en oie sauvage, en poisson, en blaireau — qui sont autant d’initiations à la liberté, à l’indépendance, à l’adresse. C’est ainsi une sagesse souriante que le romancier oppose, dans un récit prodigieusement drôle, fantaisiste et inventif, aux nuages qui s’amoncelaient sur l’Europe en cette année 1938 où, retiré en Irlande, il en commença la rédaction. Continuellement réédités en Angleterre et aux Etats-Unis, les cinq volumes de La Quête du roi Arthur demeuraient presque inconnus du public français. Ce premier tome, pour la première fois en traduction intégrale, lui fera découvrir un des sommets de la fantasy anglo-saxonne, où s’illustra J. R. R. Tolkien.

L’avis de Philémont

La Quête du Roi Arthur est une pentalogie que Terence Hanbury WHITE, auteur britannique, écrivit entre 1938 et 1958. Comme son titre l’indique, il s’agit d’une adaptation contemporaine du cycle arthurien, et plus précisément d’une interprétation personnelle de l’oeuvre de Thomas MALORY, sur laquelle l’auteur travailla durant ses études.

Le premier tome, Excalibur, l’épée dans la pierre, est le plus connu des cinq, en tout cas du public français. Mais il l’est avant tout pour l’adaptation que Walt Disney en fit en 1963 sous le titre Merlin l’enchanteur. Il met en scène Merlin, précepteur bougon du jeune Arthur, surnommé La Verrue par Keu, l’arrogant fils légitime du seigneur Auctor, chez lequel il est élevé. Ce sont donc l’enfance et l’éducation d’Arthur qui nous sont contées et ce de façon pour le moins décalée et humoristique. Car cette éducation passe par une série de métamorphoses en diverses créatures du règne animal devant permettre au jeune Arthur de prendre conscience que la sagesse n’est pas forcément l’apanage du genre humain.

Car T.H. WHITE est un personnage torturé par la peur. C’est la peur de tous les éléments extérieurs à sa vie, la peur de ce qu’il porte en lui, à commencer par sa propre mort, la peur des hommes en lesquels il n’avait aucune confiance. Il faut dire qu’il est né en 1906 et qu’il connut la première guerre mondiale durant sa jeunesse, la seconde à la maturité. L’arme de WHITE contre ses peurs c’est sa capacité de travail associée à un esprit malicieux. Le résultat c’est notamment son Excalibur dans lequel la succession des métamorphoses d’Arthur orchestrées par Merlin prend la forme de fables qui sont autant de pamphlets contre la quête du pouvoir et la guerre.

Sous une apparence de légèreté, ce roman s’avère finalement être une oeuvre érudite d’une grande profondeur. Sans même prendre la peine de l’écrire, l’auteur s’inquiète, à juste titre, de la montée du nazisme (le roman a été édité en 1938). Et c’est parce que l’éducation d’Arthur portera lentement ses fruits qu’il deviendra un grand Roi, un Roi pour qui la paix ne sera pas un vain mot.


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