Les Tours de Samarante

MERJAGNAN Norbert

Article publié le mercredi 24 décembre 2008 par Philémont

Quatrième de couverture :

Autour de la cité de Samarante sur laquelle veillent six tours mystérieuses, s’étend l’aliène, une étendue sauvage, aride, inhospitalière. C’est par là que la guerre viendra, il n’y a pas d’autre accès. Au cœur de la ville vivent Cinabre, une préfigurée aux pouvoirs effrayants, bientôt poursuivie par les tueurs de l’Endocène, et Triple A, qui rêve d’escalader les tours. C’est vers eux, sans le savoir, que se dirige Oshagan, le grand guerrier, porteur de la plus puissante des armes, une forme de guerre disparue depuis mille ans. Quand ces trois êtres entreront en collision, alors trembleront les Tours de Samarante.

Les Tours de Samarante est le premier roman de Norbert Merjagnan, un récit âpre, d’une rare ambition stylistique, dans lequel le monde tombe en morceaux, la guerre enfle sur chaque horizon et les hommes attendent le Seuil : le passage de l’humanité à une nouvelle espèce biogénique.

Après dix ans passés dans l’Internet au siège d’un grand établissement financier, Norbert Merjagnan a quitté son travail et Paris pour la région nantaise, où il se consacre désormais à sa famille et à l’écriture.

L’avis de Philémont :

Samarante est une Cité Mirandienne. Tentaculaire, elle est organisée par différents Ordres dont le Concile édicte la Loi et veille à sa bonne application. Dans cette Cité, Cinabre est une préfigurée, puisque créée par biogénie afin d’exceller dans un domaine spécifique. Quant à Triple A, il est un jeune déshérité qui rêve d’escalader la plus haute des Tours de sa Cité. Oshagan ère pour sa part dans l’aliène, l’immense zone inhospitalière qui s’étend autour des Cités, et se dirige inexorablement vers Samarante…

Les Tours de Samarante est la première oeuvre d’un auteur français. Norbert MERJAGNAN choisit pour ce faire une intrigue relativement convenue, dans laquelle la convergence de personnages plutôt neutres individuellement verra son aboutissement avoir un effet dévastateur sur leur univers. Néanmoins, le roman est remarquable à au moins deux titres.

Ce sont en premier lieu les idées qui y sont développées. Il s’agit bien sûr de la Cité et de son organisation ; il s’agit aussi des personnages principaux qui, à défaut d’être parfaitement originaux, font l’objet d’un traitement impeccable qui les rend crédibles aux yeux du lecteur. Mais la véritable originalité de certaines idées est bien plus profonde et doit être reliée à l’intégralité de l’univers qui nous est décrit : c’est l’idée du Seuil, année zéro du calendrier en usage, mais qui s’avère être futuriste puisque l’Humanité a d’ores et déjà prévu sa transformation en une nouvelle espèce biogénique ; bien sûr ce n’est pas sans effet sur le comportement des Hommes, ne serait-ce que parce que la contrepartie est que le passé est totalement oublié, des avancées purement technologiques à l’Histoire des générations précédentes.

C’est en second lieu le style de l’auteur. Celui-ci est à la fois dense, rythmé et efficace, ce qui est remarquable si l’on garde à l’esprit qu’il s’agit-là d’un premier roman. La langue utilisée est riche, peut-être même parfois un peu trop, les termes techniques propres à l’univers décrit étant nombreux et déroutants pour le néophyte. Mais là encore, l’auteur a pensé à joindre à son roman un petit glossaire bien précieux pour le lecteur avide d’appréhender toute la richesse de Samarante.

Notons pour conclure que Norbert MERJAGNAN conclut son roman de manière ouverte, ce qui appelle donc une suite. On peut s’en agacer ou s’en réjouir selon que l’on aura apprécié ou non ce roman. Mais gageons que le plus grand nombre sera ravi de relire un auteur français prometteur.


Réactions sur cet article

Aucune réaction pour le moment!



 
Propulsé par SPIP 1.9.2g | Suivre la vie du site RSS 2.0