Les brigands de la forêt de Skule

EKMAN Kerstin

Article publié le samedi 13 décembre 2008 par Aytan

L’avis de Aytan :

Première chose à savoir, c’est de la fantasy. Suédoise. L’auteur, kerstin Ekman, 73 ans, membre de l’académie suédoise des arts et lettres, titulaires de prix littéraire, etc … C’est donc une des grande figure de la fantasy.

Le livre conte la vie de Skord, petit troll des forêt suédoises, qui va approcher des humains, et passer pour l’un d’eux pendant quelques siécles. On peut estimer son vécu à plusieurs centaines d’années, du moyen-âge au 19éme siècle. Il parcourt l’Europe du nord et se retrouve successivement brigand, alchimiste, médecin, prisonnier, magnétiseur et d’autres choses encore.

Très prenant, pour peu qu’on ait du temps devant soi, les centaines de pages se dévorent sans que l’on sente le temps passer, sinon celui, compté, de la vie de Skord, que l’on verra tout de même grandir, puis vieillir au fil des siècles et de ses douleurs.

Ce n’est pas de l’heroic fantasy, il faut être clair la dessus. Dans ce livre, la pauvreté, la crasse et les sales mentalités du genre humain transparaissent. Il y a des meurtres, des viols, des douleurs et de la saleté en général. Rien dans ce livre n’est lumineux, sauf peut-être les descriptions de la forêt, alors que Skord est encore un troll, et qu’il ne connait pas les humains.

Passons un peu à la forme, après avoir examiné le fond. Là, le bât blesse. Ce n’est pas que c’est mal écrit, c’est que c’est mal construit. (ou mal traduit, avec des coupures énormes, mais l’éditeur affirme "texte intégral", ce dont j’aurais envie de douter). Il y a de long passages dans lesquels on se perd, dont on ne comprends pas ce qu’il y a à comprendre. Les liens logiques semblent parfois de travers, et il faut souvent se détacher de ce qu’on lit pour comprendre de quoi parle l’auteur. De même, il y a des passages qui manquent cruellement, des pans entiers de sa vie qu’on aurait aimé lire et qui ont disparu. La maladresse de la construction et le manque de logique apparent parfois sont-ils dûs à la difficulté de traduction depuis la langue suédoise ? Ce texte donne aussi l’impression d’avoir ét écrit en plusieurs fois, et peut-être est-ce bien le cas…

Cette difficulté est ce qui, à mon avis, en découragerait plus d’un, à mon sens, c’est à ne pas lire jeune, il fut de l’expérience dans les littératures pour appréhender correctement ce - malgré tout - trés bon livre.

Il faut souligner la qualité des interrogations existentielles et philosophiques que fait l’auteur à travers son personnage, vivant témoin de la nature humaine et spectateur du triste spectacle de l’humanité. C’est un livre qui fait réfléchir, et qui laisse le coeur gros d’interrogations, de pensées et d’une douce amertume.

Enfin, l’histoire s’achève sur une très belle histoire d’amour, sur laquelle d’autres questions restent posées, et qui font comprendre que la mocheté du genre humain va toujours de pair avec la beauté des émotions, mais que le bonheur est toujours mêlé de tristesse.

Un très beau livre à mon sens, peu classique, mais qui aura une place de choix dans ma bibliothèque. Ceci dit, je ne le recommande pas à tout le monde. Voyons le un peu comme un mélange à parts égales de baudelaire et de Robin Hobb …


Réactions sur cet article

Aucune réaction pour le moment!



 
Propulsé par SPIP 1.9.2g | Suivre la vie du site RSS 2.0