
Titre Original
L’Agneau, Christopher MOORE (Lamb, 2002) Traduction de Luc BARANGER Gallimard, collection Folio Policier n° 482, août 2007, 720 pages
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Du même auteur
- Un sale Boulot
- La vestale à paillettes d’Alualu
- Le Lézard lubrique de Melancholy Cove
- Un blues de coyote
- Le secret du chant des baleines
- D’amour et de sang frais
- Le Sot de l’ange
- Les dents de l’amour
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"Le mouvement Cyberpunk provient d’un univers où le dingue d’informatique et le rocker se rejoignent, d’un bouillon de culture où les tortillements des chaînes génétiques s’imbriquent". STERLING Bruce, préface à "Mozart en verres miroir", le manifeste du mouvement CyberpunkQuatrième de couverture :
L’ange Gabriel était bien tranquille dans ses nuages à faire le ménage de ses fourreaux d’éclairs et de ses traînées de joie lorsque la tuile lui est tombée dessus. Le Fils lui-même le désigne pour redescendre incognito chez les humains remplir une mission de confiance : retrouver le meilleur pote du Christ qui, deux mille ans plus tôt, faisait les quatre cents coups avec lui. Ce dénommé Biff - littéralement Labeigne - est une terreur qui a expérimenté pour son pote tous les péchés. Il sait tout. Gabriel va tomber des nues. Lui qui devait lui faire raconter son histoire dans la plus grande discrétion va bien involontairement orchestrer le chaos. Comme le dit Biff lui-même : "Vous pensez connaître la fin de cette histoire, mais vous vous trompez. Je sais de quoi je parle : j’y étais." Jubilatoire !
Christopher Moore, né en 1957, abandonne ses études à seize ans pour enchaîner les expériences. Il étudie parallèlement l’anthropologie, la photographie, aime l’océan et a vécu dans une forteresse sur une île perdue du Pacifique. Il a publié cinq romans aux Editions Gallimard dont Le lézard lubrique de Melancholy Cove et Un blues de coyote.
L’avis de Philémont :
Pour les deux mille ans de l’ère chrétienne il est décidé en haut lieu de faire découvrir au monde le cinquième Evangile. Le seul problème est qu’il n’est pas encore écrit. Le Fils lui-même charge donc l’ange Gabriel de ressusciter Lévi, plus communément appelé Biff, et de le chaperonner dans l’écriture de cet écrit sacré. Biff était en effet le meilleur ami de Joshua et à ce titre ne l’a pas quitté entre ses sixième et trentième anniversaires, période de la vie de Jésus passée sous silence dans les quatre premiers Evangiles…
Le lecteur découvre alors la jeunesse de Joshua dans son village de Nazareth. Il découvre aussi qu’à l’adolescence il entreprend un long voyage en compagnie de son ami Biff pour visiter successivement les trois rois mages, ceux-ci devant parfaire sa formation de futur messie. Tous les trois reclus, Balthazar est en quête de l’immortalité dans les montagnes d’Afghanistan, Gaspard et Melchior cherchent à comprendre pour leur part les secrets de l’univers, le premier en Chine par le biais du bouddhisme zen, le second en Inde en pratiquant l’hindouisme. Et c’est dix-sept ans plus tard que Joshua et Biff sont de retour en Galilée pour affronter leurs destins respectifs.
Christopher MOORE remplit donc le vide laissé par les quatre premiers Evangiles en s’interrogeant sur la dialectique christique, apportant ainsi un éclairage inédit sur cette religion, tout en proposant nombre de sujets de réflexions. Fidèle à ses habitudes, sur ce fond éminemment sérieux l’auteur adopte un ton on ne peut plus loufoque et irrévérencieux qui, sur un tel sujet, n’est pas sans rappeler la troisième folie des Monthy Python, la vie de Brian.
Bien évidemment le roman choquera les croyants les plus intégristes. De même, le lecteur n’adhèrera pas forcément à cette forme d’humour totalement déjanté qui est la marque de fabrique de MOORE. Enfin, on pourra trouver l’oeuvre un peu longue par moment. Toutefois, les esprits ouverts qui connaissent déjà le style de l’auteur et/ou qui ont envie de s’esclaffer régulièrement trouveront ici une lecture à la fois enrichissante et drôle. Et comme ces deux qualificatifs font rarement bon ménage, il est urgent d’en profiter.