La confrérie des âmes

VILLEMINOT Vincent

Article publié le mercredi 20 août 2008 par Cyrallen
Mis à jour le mercredi 27 août 2008
Site à visiter: Les éditions Plon

Quatrième de couverture :

Ils sont quatre et ont entre seize et dix-neuf ans : Hugo et son amie Charlie tous deux lycéens, Mansour qui pratique les arts martiaux et Matthias, le fou de Fantasy. Contactés par les Elfes Noirs, leurs âmes vont « se réincarner » sur l’Alta pour sauver un monde menacé par la Guerre. Dans des corps qui ne sont pas les leurs, face à des ennemis qu’ils ne connaissent pas et dans un monde hanté par des chants magiques, merveilleux ou obscurs, ils vont former la Confrérie. Ils devront prêter serment devant le maître de Shaelynn, et parvenir jusqu’à la Forêt-desÂmes dont l’accès est bloqué par un sortilège. Ils vont mener une course contre la mort : leur Confrérie ne sauvera l’Alta que s’ils boivent le Sang Noir, source du Pouvoir, avant l’ennemi. Lors de ce voyage initiatique, aux côtés des Elfes Connor, d’Earvin le tueur fou et du dernier des Grands Hybrides, c’est aussi leurs âmes, leurs vraies personnalités, qu’ils découvriront.

Villeminot a été journaliste et professeur d’écriture journalistique, à Paris et au Caire. Depuis cinq ans, il vit en Haute-Savoie et se consacre à l’écriture de livres, notamment pour les enfants et la jeunesse. Il a signé plus d’une trentaine de titres et une centaine d’histoires brèves dans des ouvrages collectifs à succès : Sept histoires pour mes sept ans (72 000 exemplaires vendus), Huit histoires pour mes huit ans (50 000 exemplaires), o u 2 4 n ouvelles histoires pour a ttendre noël (38 0 00 exemplaires). Il nous livre ici son premier roman d’Heroïc fantasy.

L’avis de Cyrallen :

La Confrérie des âmes est un roman des éditions Plon jeunesse de très bonne facture à paraître le 21 aout 2008.

Le style est agréable, les personnages sont attachants et l’intrigue, même si elle ne fait pas preuve d’innovation dans le domaine, mérite de détour.
En effet, La Tapisserie de Fionavar de Guy Gavriel Kay est déjà passée par là, avec ces ados qui quittent une vie bien rangée pour aller combattre au milieu des orcs et des elfes. Mais alors que la trilogie de Kay ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, La Confrérie des âmes est un roman de meilleure qualité et de plus grand intérêt au niveau de l’intrigue.

Nos héros vont de 16 à 19 ans mais les lecteurs susceptibles d’apprécier ce roman bien mené peuvent être plus âgés sans problème ;-)

Voici la trame :

Par l’intermédiaire de supports numériques les plus modernes (jeux vidéos, DVD, internet…) plusieurs jeunes gens de tous horizons reçoivent une sorte de message énigmatique parlant d’une "guerre du neuvième Tome" qui s’auto-détruit systématiquement une fois lu. Parmi ceux-là, quelques-uns tentent d’éclaircir le mystère et bientôt, un forum de discussion sur internet donne un lieu de rendez-vous en pleine nuit dans une clairière isolée près de Vernon au nord-ouest de Paris. Tous les "contactés" présents, une cinquantaine, découvrent alors une douzaine d’elfes noirs, ou de personnes déguisées comme tels, qui leur font jurer sur le sang de ne parler à personne de cette rencontre et de celles qui vont suivre s’ils acceptent de faire passer leurs "âmes" dans le monde de l’Alta, où eux seuls peuvent changer le cours de la guerre qui s’y déroule.

Et c’est là que se situe de point fort du roman de Villeminot.
En effet, dans la plupart des mauvais romans de fantasy , il va sans dire que nos héros auraient pris argent comptant tout ce que leur racontent ces êtres si merveilleux et convaincants et se tiendraient prêts à risquer leur peau sur-le-champ pour sauver les gentils sans plus de chichis.

Ici heureusement cet écueil est évité et nos personnages sont d’emblée peu crédules. Méfiants, ils cherchent par tous les moyens à débusquer les "pièges" et accumuler des preuves permettant d’expliquer cette histoire qu’ils pensent tout d’abord être un jeu de rôle très sophistiqué, ou bien concoctée par une secte dangereuse pour trouver de nouveaux adhérents.

En effet, comment expliquer le comportement étrange de ces individus déguisés en elfes, qui les amènent au beau milieu de la nuit dans un lieu isolé et leur font passer des épreuves physiques et d’astuce sans signification évidente ?
Les "contactés" sont ensuite regroupés quatre par quatre en confréries qui ne devront plus se quitter. Il va sans dire que la disparition ou la mort d’un des quatre entraîne l’échec de la confrérie toute entière et sa dissolution.
La confrérie de nos héros devra apprendre à se connaître et considérer plus sérieusement les informations qui lui sont données au compte-goutte concernant la guerre de l’Alta. Ses membres sont la belle Charlie et Hugo, deux jeunes lycéens amis d’enfance, Mathias un geek fana de jeux vidéos et parlant elfe couramment ainsi que Mansour le Victorieux, adepte des sports de combat et dont le père, ambassadeur égyptien, lui a laissé son grand appartement à Paris où il vit seul depuis des années.

A eux quatre, ils seront, après de nombreuses découvertes, amenés à combattre le pouvoir du Sang Noir sur l’Alta, risquant leur vie en faisant passer leurs "âmes" pendant que leurs corps reposent inconscients sous bonne garde dans notre monde.

Beaucoup de rebondissement ainsi que de riches idées : les aller-retours obligatoires de la Confrérie du monde de l’Alta à notre monde permet un combat sur deux front ; l’incarnation des âmes de nos héros dans des corps d’emprunt représentant leurs vœux les plus chers à leur arrivée sur l’Alta réservent bien des surprises ; de même les astuces développées par Charlie et Hugo pour échapper au contrôle parental et justifier ces longs séjours loin de la maison familiale sont crédibles : même les périodes de vacances scolaires sont prises en compte pour permettre au groupe de repartir vers l’Alta.
A noter une absence de misogynie (les femmes tenant un grand rôle sur l’Alta) qui donne une consistance indéniable au récit, à bien des moments palpitant.
Un bon roman à conseiller aux lecteurs jeunes et moins jeunes dès la fin aout.

Extrait :

1 - Ça fait deux fois que ce type parle de faire quelque chose au prix de la vie ou de la mort. Et il s’inquiète de savoir si des gens extérieurs sont prévenus… Même si ça fait partie de la mise en scène, je n’aime pas ça du tout, c’est un truc de secte. Alors, si quelque chose cloche, tu cours, sans te retourner, jusqu’à la forêt. Et on se retrouve dans le bosquet de bouleaux qu’on a traversé en arrivant. Elle acquiesça. Iwan continuait :
- Vous tous, êtes-vous prêts à jurer sur votre sang de garder le silence, désormais, de taire tout ce que vous entendrez ?
Une dague d’argent avait jailli de sa manche, et de celle de cinq autres elfes noirs. Hugo grimaça. Charlie se tourna vers lui :
- Un serment sur son sang, à tes yeux, c’est quelque chose qui cloche ? On part en courant ?
Elle voulait être drôle, mais semblait ressentir une inquiétude sourde, que Hugo perçut.
Il murmura :
- Tu veux qu’on file en douce ?
Elle répondit :
- Non. On est cinquante, ensemble. Et cela fait des semaines qu’on essaie de savoir ce qu’il y a derrière tout ça. On ne va partir maintenant.
- Ok, on reste. Mais on ne se quitte pas d’une semelle, miss.


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