La fille dans le verre

FORD Jeffrey

Article publié le lundi 26 mai 2008 par Philémont

Quatrième de couverture

Dans l’Amérique de la Prohibition et de la Grande Dépression, Diego, un immigré mexicain de dix-sept ans, Schell, un maître arnaqueur, et Antony Cleopatra, un ancien hercule de foire, soutirent de l’argent aux riches en organisant des séances de spiritisme habilement truquées. Un jour, lors d’une de ces arnaques, Schell aperçoit dans le panneau vitré d’une porte l’image d’une fillette disparue. Fantôme, hallucination ? II refuse de trancher et décide de retrouver l’enfant, lançant ainsi sa fine équipe dans la plus dangereuse des aventures, car on ne s’attaque pas impunément aux membres les plus radicaux du Ku Klux Klan.

Avec ce roman humoristique et engagé, lauréat du prix Edgar Allan Poe 2006, Jeffrey Ford dresse le portrait effrayant d’une Amérique en plein naufrage, où les puissants se croient tout permis, y compris le meurtre d’enfant.

Né en 1955, Jeffrey Ford fait partie des nouvelles stars de l’imaginaire. En quelques années à peine, il a reçu deux World Fantasy Awards, l’un pour son deuxième roman Physiognomy, l’autre pour son premier recueil de nouvelles, sans oublier le Grand Prix de l’imaginaire, les prix Hugo et Nebula pour d’autres nouvelles. La Fille dans le verre est son sixième roman.

L’avis de Philémont

Pendant la Grande Dépression américaine Schell et ses deux coéquipiers jouent de la crédulité des plus riches en organisant des séances de spiritisme. Les trucages les plus sophistiqués sont bien évidemment la règle, jusqu’au jour où Schell n’arrive pas à expliquer un phénomène : l’apparition de l’image d’une fillette disparue sur le panneau vitré d’une porte. Il n’a alors de cesse de chercher une explication, ce qui passe par la quête de l’enfant et in fine l’immersion dans un sombre complot.

La fille dans le verre est un roman noir dans son thème et dans sa structure. Mais il n’est pas que cela et relève aussi de la tragicomédie en mettant en scène des personnages hauts en couleur, la plupart étant de véritables phénomènes de foire. L’auteur ne manque d’ailleurs pas d’humour, ce qui créé un décalage original avec l’horreur de certaines situations. Bien sûr il y a également des éléments propres au Fantastique, ceux-ci étant toutefois dispensés à doses homéopathiques.

Et puis Jeffrey FORD est un auteur engagé et dresse un portrait sans concession de l’Amérique des années trente, celle de la misère, de la Prohibition, de l’impunité des riches industriels, mais aussi de l’émergence de l’eugénisme et de la montée en puissance du Ku Klux Klan.

Roman transgenre donc, La fille dans le verre bénéficie en plus d’une écriture joliment travaillée et fluide, ce qui le positionne définitivement comme un divertissement de qualité.


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