Terre lointaine

TOUZOT Pierre-Yves

Article publié le mercredi 23 avril 2008 par Cyrallen
Mis à jour le lundi 9 juin 2008
Site à visiter: Editions Amalthée

Quatrième de couverture

Une nuit de forte tempête, un homme reprend connaissance dnas une forêt. Alors qu’il tente de survivre dans cet environnement hostile, il réalise petit à petit que cet endroit sauvage ne devrait pas exister… La faune, la flore, le climat, l’absence de trace de civilisation : tout est un peu différent. Où est-il ? Que s’est-il passé ? Qui est-il ?

Une longue odyssée à la recherche de la vérité commence.

Alors que l’humanité commence enfin à prendre conscience du risque de rupture écologique avec son environnement. Terre Lointaine, fable écologique engagée, explore les relations entre l’homme et sa planète à travers un voyage dans le passé, le présent et l’avenir …

L’avis de Cyrallen

Terre Lointaine est à mi-chemin entre le premier volume du Monde du Fleuve de P. J. Farmer, le Robinson Crusoé de Daniel Defoe, ainsi que l’Hibernatus d’Edouard Molinaro (1969) et du Seul au Monde de Robert Zemeckis (2000).

Un homme, qui s’auto-nommera Ulysse quelques pages plus loin (en référence à sa quête du retour parmi les siens), se réveille d’une capsule cryogénique en plein milieu de la nature. La forêt qui l’entoure lui est inconnue et il est apparemment amnésique : il ne se souvient plus de son nom et n’a aucun souvenir personnel. Il sait juste comment se servir de ce couteau, de cet harmonica et des divers instruments placés avec lui dans la capsule cryogénique. Il a conservé également des réflexes et des savoir-faire concernant sa survie en milieu inconnu, il sait d’instinct construire un abri pour la nuit, comment chasser et trouver des moyens de subsister.
Il entreprend alors un long périple pour retrouver les siens, ou du moins, n’importe quel autre être humain. Des questions récurrentes le harcèlent au long de son parcours : "qui suis-je ?" "combien de temps s’est-il écoulé depuis mon entrée dans la capsule ?" "Suis-je seul ?"

Ce qui l’inquiète, c’est qu’Ulysse conserve également des souvenirs de l’état de la planète à l’époque où il l’a laissée. Une époque avec tout juste quelques dizaines d’années d’anticipation par rapport à la nôtre : les réserves de la planète en pétrole et charbon sont épuisés, les gouvernements ne réagissent pas assez vite pour développer les énergies alternatives et écologiques.
De plus, les besoins de l’humanité augmentent avec le niveau de vie des peuples Asiatiques et Africains qui rejoignent celui des Occidentaux.
De plus, la pollution et les divers gaspillages d’énergie augmentent avec la population, et des bouleversements climatiques entraînent des catastrophes écologiques et environnementales qui font entrer la Terre dans une période glacière beaucoup plus précoce que ne le laissent paraître les estimations des spécialistes. L’homme serait bien à l’origine de la 6ème extinction des espèces sur Terre et à l’origine de sa propre disparition.

Terre Lointaine est un hymne à l’écologie et au développement durable.
Tout au long du roman, nous suivons la quête d’Ulysse pour la vérité et la survie. Sa rencontre avec des espèces évoluées de fourmis et de mangoustes lui permettra de trouver de la compagnie et l’on s’attache vite à ce personnage plein d’incertitudes et de bon sens dans sa résolution d’énigmes sur le passé et le futur de l’humanité.
On trouve parfois quelques longueurs dans certaines phases de la quête d’Ulysse, mais chaque nouvelle découverte relance les interrogations philosophiques du personnage et du lecteur et l’on suit avec plaisir la recherche de la vérité de cet exilé temporel.

A noter que l’on ne tombe pas dans l’Intelligent Design de nos amis extrémistes Outre-Atlantique, même s’il en est fait mention une fois dans le texte. L’Homme est une espèce comme les autres et subit les aléas de l’évolution : elle doit s’adapter pour survivre ou disparaître.
Cependant, la Terre est parfois personnifiée et considérée comme ayant une volonté propre de maintenir la vie, ce qui est difficilement évitable dans une forme romancée comme ici.

Un roman agréable à lire, à conseiller à tous ceux qui s’intéressent aux thèmes sur l’avenir de l’humanité et l’écologie, thèmes que j’affectionne d’ailleurs.

Extrait :

L’évolution de suit jamais deux fois le même chemin.
Ulysse essayait d’imaginer le futur d’une espèce dont rien n’indiquait qu’elle soit destinée à durer. Peut-être même était-elle déjà condamnée à disparaître. (…)
En tant qu’être humain, il était persuadé d’appartenir à une espèce supérieure, et la disparition de son monde renforçait encore ce sentiment de supériorité. Pourtant, rien ne permettait de placer l’homme au-dessus des autres espèces. (…)
Au sens humain du terme, les dinosaures n’étaient pas une espèce particulièrement développée alors qu’ils avaient peuplé la Terre pendant plusieurs centaines de millions d’années.
Cent fois plus longtemps que les hommes…
Les dauphins et les fourmis peuplaient la planète depuis presque aussi longtemps sans pour autant que leur degré d’évolution ne soit comparable à celui de l’humanité. Si le principal objectif de la vie était de durer, ces espèces avaient une véritable avance sur celle des hommes. Lorsqu’il parvenait à faire abstraction de ses états d’âme d’être humain, Ulysse trouvait leur situation presque enviable. Ils vivaient harmonieusement dans un site privilégié, protégé des menaces du monde par des montagnes aux cols presque infranchissables. Les notions de destin et d’évolution n’avaient pas la moindre place dans leur quotidien. Ils n’avaient aucune vision de leur avenir à moyen ou long terme. Seule leur capacité à survivre jour après jour comptait. Tout allait pour le mieux.


Réactions sur cet article

Aucune réaction pour le moment!



 
Propulsé par SPIP 1.9.2g | Suivre la vie du site RSS 2.0