Les chroniques d’Arslân

TANAKA Yoshiki

Article publié le vendredi 11 avril 2008 par Philémont

Quatrième de couverture

Victime d’une trahison, l’armée du prestigieux royaume de Parse est défaite par son ennemi traditionnel, le Lusitania. Sa capitale, Ecbatâna, est la proie des flammes. Seuls Arslân, le jeune héritier du trône, Darîun, un général demeuré fidèle et Narsus, un ex-stratège militaire retiré sur ses terres avec son disciple Elam, parviennent à s’enfuir. Ils seront bientôt rejoints par Ghîb, un musicien errant, Alfrîd, l’héritière du pays des voleurs qui s’est entichée de Narsus, et la magnifique Faranghîs, prêtresse dévouée dès sa naissance à la protection d’Arslân. Décidé à reconquérir le trône, Arslân va devoir affronter l’envahisseur lusitanien et celui qui s’est proclamé seul héritier légitime : Hilmes, le Chevalier au Masque d’Argent. Ainsi débute une longue et pénible lutte pour Arslân, ce jeune homme de quatorze ans n’aimant pas la guerre mais décidé à libérer son pays de l’esclavage et à briser le carcan de l’aristocratie…

Une des grandes épopées de la fantasy japonaise, pleine de rebondissements et de complots, inspirée des légendes moyen-orientales.

Né en 1952, Yoshiki Tanaka a suivi des études de littérature à Tokyo avant de se consacrer à l’écriture, devenant rapidement au Japon un romancier reconnu dans le domaine des littératures de l’imaginaire, particulièrement pour deux séries : Les Chroniques d’Arslân et le cycle de science-fiction La Légende des Héros galactiques.

L’avis de Philémont

Arslân, héritier du trône de Parse, est contraint de prendre la fuite quand le Lusitania envahit son royaume, et en particulier sa capitale, Ecbatâna. Accompagné d’une poignée de fidèles, il n’a de cesse de libérer son pays du joug de l’envahisseur, et ce pour mettre en place une monarchie plus juste que ce qu’elle n’était jusqu’alors…

C’est donc avec une intrigue convenue que Calmann-Lévy poursuit la publication d’oeuvres de Fantasy venues du Japon. Après notamment Les chroniques de la Guerre de Lodoss et Le Chevalier d’Éon, on ne pourrait être que modérément enthousiasmé par une telle publication, d’autant que la brève présentation ci-dessus commence par suggérer que l’on est loin d’avoir avec Les chroniques d’Arslân une oeuvre remarquable pour son originalité.

Pourtant, ce premier tome d’une série qui compte onze romans à ce jour présente des qualités que ses prédécesseurs dans l’édition française n’ont pas. L’écriture y est en effet beaucoup plus travaillée et l’intrigue bien structurée. L’oeuvre originale semble avoir aussi bénéficié d’une traduction soignée. Le lecteur a donc l’occasion de se plonger dans un récit relevant de l’épopée et de la tragédie, mais dont la dimension émotionnelle est bien trop souvent affaiblie par le classicisme du propos et des personnages mis en scène.

Le jeune Arslân, inexpérimenté et ingénu, est ainsi entouré d’un bretteur hors pair, d’un tacticien particulièrement habile, d’un musicien autant remarquable pour sa gouaille que pour son maniement de l’épée, d’une prêtresse aussi belle qu’adroite au tir à l’arc, et d’un jeune garçon très malin pour accéder à des lieux particulièrement difficiles. A eux six, ils sont bien entendu capables de mettre en déroute plusieurs centaines d’hommes sans éprouver de quelconques difficultés. Quant à leurs ennemis, ils ne sont pas très intelligents, sauf peut être les plus sanguinaires d’entre eux. Et puis il y a aussi des magiciens, qui oeuvrent pour le moment discrètement en semblant se poser comme un troisième protagoniste particulièrement belliqueux.

Avec Les chroniques d’Arslân il ne faut pas non plus chercher à se plonger dans un univers purement nippon. A l’instar des Chroniques de la Guerre de Lodoss, inspirées des jeux de rôles anglo-saxons, et du Chevalier d’Éon, inspiré de la vie d’un agent secret de Louis XV, Yoshiki TANAKA prend pour source l’histoire de la Perse pour construire son univers purement imaginaire.

Au final, ce premier tome des Chroniques d’Arslân est d’une lecture facile et plaisante tant que le lecteur ne recherche pas l’originalité. Dans le cas contraire il risque bien de trouver cette oeuvre particulièrement monotone. En conséquence il est probablement opportun de conseiller sa lecture soit aux inconditionnels du genre, soit à ceux qui voudraient s’initier à l’Heroic Fantasy.

Notons enfin que le volume présenté ici semble réunir les deux premiers romans de la série. L’éditeur n’est pas explicite sur ce point, mais les copyrights et le contenu du volume le suggèrent.


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