Le Chevalier D’Éon

UBUKATA Tow

Article publié le jeudi 27 mars 2008 par Philémont

Quatrième de couverture

Paris, XVIIIe siècle

Après de longues années de séparation, le jeune d’Éon de Beaumont se réjouit de revoir enfin sa soeur aînée, Lia, qui vit désormais à la cour de Louis XV. Mais l’heure des retrouvailles est assombrie par une terrible découverte : tout l’équipage de la dame, intime de la famille royale, a été sauvagement assassiné. Et Lia reste introuvable. Unique indice sur les lieux du crime : le mot « psaumes » écrit avec le sang des victimes… Insistant pour participer à l’enquête, d’Éon apprend que quatre autres jeunes filles ont disparu dans des conditions tout aussi mystérieuses. L’énigme s’épaissit encore lorsque les indices disparaissent et qu’on écarte sans raison le jeune homme de l’investigation. Mais guidé par une force occulte qui le pousse à continuer, le chevalier va s’engouffrer dans un labyrinthe de faux-semblants qui le mèneront directement au Secret du Roi, la police secrète de Sa Majesté dans laquelle il va s’engager dans l’espoir de retrouver sa soeur… Première pierre du titanesque projet Chevalier d’Éon parallèlement décliné en manga (aux Éditions Asuka) et en animé (chez Kaze), à la fois roman d’apprentissage et enquête policière, ce thriller ésotérique aux frontières du fantastique nous propose une plongée haletante au coeur d’une Europe en ébullition.

Tow Ubukata

Né en 1977, Tow Ubukata ambitionne très jeune de devenir écrivain. Au terme de ses études, au cours desquelles il remporte le premier concours Kadokawa Shoten pour jeunes talents, il rejoint le monde du jeu vidéo et écrit Chaos Legion, qui servira de base au jeu éponyme de Capcom. Après avoir remporté en 2003 le 24e grand prix japonais de la Science-Fiction pour Madrock Scramble, Ubukata s’est affirmé comme l’un des auteurs les plus prometteurs du genre.

L’avis de Philémont

Charles de Beaumont, dit le Chevalier d’Éon, vécut l’essentiel de sa vie dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle. Membre du « Secret du Roi », service de renseignements de Louis XV, il est avant tout connu pour sa capacité de travestissement qui lui permettait de se faire passer pour une femme dans les Cours d’Europe. C’est ce personnage historique haut en couleur qui inspire aujourd’hui un auteur japonais, Tow UBUKATA.

Sous sa plume, le jeune Chevalier d’Éon, fraîchement engagé dans la police du roi, doit enquêter sur la disparition de sa propre soeur, Lia de Beaumont, devenue intime de la famille royale. Cette disparition étant particulièrement mystérieuse, l’enquête s’avère très difficile. Dès lors, lorsque Louis XV lui-même propose au Chevalier de rejoindre le Secret du Roi, il s’empresse d’accepter afin de mettre toutes les chances de son côté pour retrouver sa soeur.

Avec un tel personnage central et une telle intrigue, le lecteur est en droit de s’attendre à un pur roman historique. Ce n’est pourtant pas le cas, et ce pour deux raisons essentielles. D’une part le travail de reconstitution est insignifiant, l’auteur lui préférant l’action en toutes circonstances. D’autre part UBUKATA met en scène des forces occultes dont la personnification est pour le moins nipponne, ce qui est plutôt surprenant dans le cadre des Cours européennes du XVIIIème siècle.

Le résultat est un roman très court, au rythme haletant, dans lequel on croise des personnages aussi faciles qu’improbables. De plus, l’intrigue repose sur une série d’anagrammes dont la récurrence est d’autant plus lourde que les énigmes sont souvent tirées par les cheveux. Si l’on ajoute à cela le fait que Tow UBUKATA ne maîtrise pas bien le français, et que les trois traducteurs n’ont pas réussi à le masquer, il ne reste finalement plus qu’un petit roman d’action mâtiné de fantastique dont le mérite principal est de se lire vite.

Mais il faut également savoir que le roman n’est que le prologue d’une vaste saga multi-supports. Il est en effet suivi, pour le moment, de 24 épisodes animés et de 5 mangas dont la publication française est en cours, respectivement chez Kaze et Asuka. Ces déclinaisons du Chevalier d’Éon ont d’ailleurs excellente presse, ce qui ne doit pas surprendre outre mesure puisque le contenu du roman est bien plus adapté à ce type de supports visuels et dynamiques.


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