

La mallette jaune
BOUDEBESSE Carole
Quatrième de couverture :
Il y a des matins comme ça où on aurait préféré ne pas se réveiller. Ces matins gris et sournois qui précèdent les grandes catastrophes. Il y a aussi les malédictions absurdes qui vous forcent à parcourir la moitié de l’univers, en ne vous laissant pour option que la fuite ou la mort.
Que feriez-vous si un être cher vous menottait dans votre sommeil à une mystérieuse mallette jaune ? Une mallette qui attise la curiosité des forces de l’ordre de tout le pays. Une mallette qui doit être livrée dans une région en guerre. Une mallette forgée dans un matériau inconnu, d’une solidité hors du commun. Une mallette qui explose dans quatorze jours.
Que feriez-vous ?
Entre fuite désespérée et retour impossible, désert, labyrinthe urbain et jungle putréfiée, Paris futuriste et Cambodge rouge des années soixante-dix, un seul dénominateur commun : la mallette jaune.
L’auteure :
Carole est un cyborg de treizième génération conçu en 1982 par une équipe libano-cambodgienne. A travers ses études de médecine, elle tente de comprendre les humanoïdes. La mallette jaune est son premier roman.
L’éditeur :
En 2002, des membres du Groupement des Ecrivains médecins (le GEM ) ont créé Les Plumes d’Hippocrate, structure informelle de conseil aux médecins désireux de faire publier leurs écrits. Ils ont rapidement compris qu’ils devaient aller plus loin. En décembre 2004, un partenariat est né entre le GEM et la maison Glyphe, éditeur d’ouvrages sur l’histoire de la médecine et sur la langue française. Cette collaboration a permis de donner aux Plumes d’Hippocrate le statut d’une collection, dirigée par le docteur Gilbert Schlogel ( ancien président du GEM ). Il s’agit essentiellement de romans.
Communiqué de presse des Editions Glyphe :
Quelle ne fut pas la surprise de l’héroïne, dénommée Piwaï, lorsqu’elle se rendit compte que son Adonis d’un soir, auquel elle s’était menottée en guise de jeu amoureux, s’était métamorphosé en une mallette jaune… indestructible et porteuse d’un message : « Livrez-moi au laboratoire des sciences génétiques, 9753, Dawin. J’explose dans une décade et quatre jours. »
Le jeu vira dès lors au cauchemar, d’autant que l’homme s’était bien entendu volatilisé.
Piwaï, experte en vol de tableaux de grands maîtres du temps jadis, mais handicapée par le poids de cette mallette, « sollicita » l’intervention de Tévy Wart, un médecin/généticien hors-la-loi (la génétique est une science interdite).
Un troisième personnage central, Diane de Kelton, dont l’histoire nous est contée dans le livre deuxième, les rejoindra dans la jungle dawinienne. Pour un suspense à la « Indiana Jones »…
Ce triptyque écrit à l’américaine – l’auteure n’attend pas trois pages pour nous plonger au cœur de l’action – mériterait mieux qu’une simple brève. Pour un premier livre, cette jeune carabine n’a pas loupé sa cible. C’est sans conteste un beau tir groupé…
Le livre :
Une voleuse de tableaux se réveille menottée à une mallette jaune, qui doit être livrée au laboratoire 9753, sous peine d’exploser dans les 14 jours. Un médecin urgentiste, en pleine crise de la quarantaine, tente d’oublier son amour perdu, en s’immergeant dans une aventure altruiste, qui pourra lui coûter toutes ses convictions. À travers une enquête mystique, une guerrière d’un autre monde essaie de retrouver le chemin qui la ramènera chez elle.
Entre fuite désespérée et retour impossible, désert, labyrinthe urbain et jungle putréfiée, Paris futuriste et Cambodge rouge des années ’70, un seul dénominateur commun : la mallette jaune !
L’avis de Cyrallen :
Comme décrit plus haut dans le quatrième de couverture, "La mallette jaune" est un roman d’aventures dans un cadre de science-fiction. L’auteure fait appel au thème des voyages interdimensionnels, et nous entraîne vers une multitude de paysages : jungle remplie de guerrilleros, société du futur à haute technologie, Paris inondé du futur…
Les trois personnages principaux, Piwaï la voleuse d’oeuvres d’art chevronnée, Wart, médecin le jour et généticien persécuté par son pays la nuit, ainsi que Diane la voyageuse interdimensionnelle expatriée de Symell son pays et parachutée en urgence dans le Paris du futur, se révèlent être des personnages très attachants et dont la perception du monde évolue tout au long du roman.
Au fil des pages, le lecteur subit avec eux les embûches qui se lèvent entre eux et le fameux laboratoire 9753, destination finale et l’on affronte de plein fouet la guérilla et les horreurs qui sévissent dans la jungle de la frontière entre les deux pays en guerre civile que sont Budock et Darwin. Les héros remettent en cause peu à peu leur existence précédente, que ce soit à Dawin, pays presque totalitaire mais en paix ou à Symell, le pays d’origine de Diane, assez évolué technologiquement pour fabriquer des machines utilisant les flux temporels et spatiaux.
Nos héros évoluent peu à peu vers une plus grande sagesse et compréhension du monde au fur et à mesure des difficultés rencontrées, évolution que partage le lecteur tant certaines scènes de guérilla dans la jungle sont saisissantes.
L’écriture rapide et le style plein de rebondissement immerge le lecteur dans les doutes et les espoirs des trois voyageurs, et l’on partage avec eux les incertitudes et les questions oppressantes qui jalonnent le chemin torturé vers le laboratoire 9735, lieux de toutes les réponses et solutions.
En somme, La mallette jaune est un roman à recommander aux amateurs d’aventures au rythme trépidant dans des pays inconnus et parfois étranges, mais dont certains aspects nous rappellent une partie de notre histoire passée ou, pourquoi pas future…
Extraits :
1- « Quelque chose était tombé violemment sur le parquet. Son poignet était toujours menotté, mais plus à Xantorn. Une mallette le remplaçait, liée à elle par une chaîne d’environ deux mètres. Et la mallette, dans sa chute, avait sorti Piwaï de sa somnolence. La mallette était d’un jaune éclatant. Elle s’en empara avec curiosité et emportement. C’était un cadeau offert d’une bien étrange façon. »
2- « Wart désirait la divertir, c’était évident. Lui changer les idées, l’arracher de cette maudite mallette. Que raconter à quelqu’un qu’on ne connaît que depuis trois heures ? Et qu’on ne souhaite pas voir partir tout de suite. Elle était plus ou moins antiquaire, elle aimait les vieilleries, les beaux restes, il lui parlait donc de ce qu’il possédait de plus ancien. »
3- « L’eau est montée en trois ans. Les bords de Seine sont désormais impraticables. J’ai pris un bac qui a longé Notre-Dame. Les racines de la cathédrale sont maintenant au-dessous de l’eau, à cinquante centimètres de profondeur. Le panorama de ce bijou architectural au bord de la noyade m’a fait frémir.
Et dire que pendant des semaines je me suis volontairement enfermée chez moi. Pourtant, Chanya et tous les dieux de l’Olympe symellien savent que je ne supporte pas la détention. »
4- « Je ne sais pas comment j’ai pu être aussi bête. Croire que l’armée défendait la paix. La guerre restera toujours la guerre. Je me souviens de ma stupide obstination. Je me rappelle la bibliothèque, la lumière mystique et l’ombre gigantesque du comte de Kelton, le jour sombre où je lui ai appris mon désir de rentrer dans l’armée. »