Les croque-morts

SKAL David John

Article publié le mercredi 2 janvier 2008 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Brian aime d’un amour passionné Kelly, une artiste fascinante, irritante et débordante de vie. Il est prêt à tout pour la conquérir. Ce qui n’est pas simple, car Kelly est morte. On l’a tuée pour s’emparer de son cerveau et en tirer l’essence de sa personnalité. Il suffit, dans cet avenir proche, de s’injecter un extrait de mémoire pour devenir l’autre, pour s’enrichir de son expérience. Ainsi est née la drogue absolue. Mortelle. Surtout pour le donneur. Les transcérébraux, derniers des junkies, chassent les têtes pour s’envoyer en songe. Ils sont les croque-morts de l’an 2000.

Kelly a été l’une de leurs victimes. Si Brian récupère les seringues qui abritent l’essence de Kelly et s’il trouve une femme qui serve de support, il pourra la faire revivre et peut-être la convaincre de son amour. Mais pour combien de temps ?

Une histoire terrifiante et poignante de vampires des temps futurs.

L’avis de Philémont :

Dans un futur proche, de nouveaux toxicomanes ont fait leur apparition : les transcérébraux, qui trippent en s’injectant des doses de l’esprit d’autrui. Dans ce contexte, Brian tente de retrouver l’esprit de Kelly, son amour assassiné pour sa personnalité d’artiste avant-gardiste ; pour cela il demande à Tracy de servir de support aux doses de l’esprit de Kelly qu’il s’est procuré.

Les croque-morts est un roman à trois voix. Brian est un jeune homme totalement perdu, un amoureux souhaitant posséder celle qu’il aime dans tous les sens du terme, une personnalité qui confine à la folie. Tracy n’est guère mieux lotie : sa personnalité et son physique communs lui ayant fait traverser difficilement les épreuves de la vie, elle a trouvé refuge dans la drogue. Kelly est décédée, mais on entrevoit des bribes de sa personnalité au travers des doses de son esprit injectées dans le cerveau de Tracy : personnage fantasque et charismatique, elle était manifestement une proie idéale pour les dealers d’esprits.

Ces trois personnages sont mis en scène dans un récit court et nerveux. Chacun donne successivement son avis sur une situation difficile et désespérée. Même si elle n’est que très peu évoquée, à travers ces personnages à la vie pour le moins sordide, on comprend que c’est la société toute entière qui s’est fortement dégradée. De ce point de vue, s’il avait été écrit quelques années plus tard, le roman aurait probablement été catalogué dans le Cyberpunk.

Les croque-morts est finalement une oeuvre étonnante. La crudité de l’écriture de David J. SKAL, le thème abordé et l’ambiance où tout espoir est définitivement banni, la positionne à l’opposé du roman commercial. Rien que pour cela il s’agit d’une lecture intéressante, si tant est que le lecteur accepte d’être mal à l’aise de la première à la dernière page.


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