Les genres en Littérature de l’Imaginaire

SF et Fantasy

Article publié le dimanche 30 décembre 2007 par Cyrallen
Mis à jour le dimanche 20 janvier 2008

"La SF, ce n’est pas un genre littéraire, c’est tous les genres, c’est le lyrisme, la satire, l’analyse, la morale, la métaphysique, l’épopée. Ce sont toutes les activités de l’esprit humain en action dans les horizons sans limites. C’est en ce moment la seule littérature vivante du monde entier"
- René Barjavel -

Ici sont répertoriés les principaux genres en littératures de Science-fiction dans le sens large du terme (Comprendre SF ici par "Littératures de l’imaginaire"). Et oui, vous l’aurez compris celle-ci ne se résume pas à des robots, des vaisseaux-spatiaux et quelques ovnis de passage :

Il est pratiquement impossible de donner tous les genres rencontrés au fil des lectures, vu que chaque livre est susceptible d’amener à une nouvelle classification, encore plus compliquée. Néanmoins, ils permettent de se faire une idée de l’ambiance d’un livre ou d’un univers avant de se lancer, par exemple, dans un cycle en 10 volumes…

- La hard Science
- Le Space-Opera, Planet Opera
- La Fantasy (Heroic, Dark, Light fantasy)
- La Science-Fantasy
- Le Cyberpunk, Steampunk
- L’Uchronie
- L’Anticipation
- Le Fantastique
- L’Horreur

La Hard Science :

Avec une forte plausibilité scientifique, elle utilise souvent les découvertes récentes et les extrapole dans un avenir plus ou moins proche, avec des données solides et démontrées par des scientifiques contemporains. La trilogie de Mars (la Rouge, la Verte, la Bleue) de Kim Stanley Robinson en est un bon exemple : cinquante hommes et cinquante femmes embarquent pour un voyage d’un an sur un vaisseau formant un micro-monde et vont bientôt affronter le rude climat de Mars. Sans l’étiquette "fiction", on pourrait y croire dur comme fer !

Quelques titres relevant de la Hard Science :

- Jules Vernes : Vingt mille lieues sous les mers ; Voyage au centre de la terre ; De la terre à la lune
- H.G. Wells : La guerre des mondes ; Time Machine ; L’homme invisible
- Robert Heinlein : L’Histoire du Futur
- Arthur C. Clarke : 2001, l’odyssée de l’espace
- Cycle des Robots ; Cycle de Fondation
- Stanislas Lem : Solaris
- Christoper Priest : Le monde inverti
- Stephen Baxter : Titan
- Larry Niven : L’anneau Monde
- Greg Bear : Héritage ; Eon ; Eternité ; L’Envol de Mars
- Gregory Benford : Série du centre galactique
- David Brin : Cycle d’Elévation
- Robert Forward : Le Vol de la Libellule
- Kim Stanley Robinson : Cycle de Mars
- Greg Egan : Isolation ; L’énigme de l’Univers ; Téranésie

Le Space-Opera :

Aventures ayant pour cadre l’espace, des planètes formant entre elles des réseaux politiques ou commerciaux plus ou moins bien organisés, les voyages à vitesse lumière permettant de les rejoindre relativement rapidement. La Guerre des étoiles en est l’exemple le plus flagrant, mais il existe aussi le Hypérion/Endymion de Dan Simmons, la non moins célèbre décalogie de Dune par Frank Herbert, et plus récemment la trilogie des Guerriers du Silence de Pierre Bordage, parmi encore bien d’autres…

On peut rapprocher de ce genre le Planet Opera, dans lequel l’action se déroule sur une unique planète étrangère, dont les climats, la faune, la flore et les divers systèmes sont recréés de toutes pièces et de façon très détaillée par l’auteur, comme dans le Helliconia de Brian Aldiss.

Quelques titres relevant du Space-Opera :

- Isaac Asimov : Cycle de Fondation (Foundation) - 1951
- Frank Herbert : Cycle de Dune (Dune) - 1956
- Robert Heinlein : Étoiles, garde à vous ! (Starship Troopers) - 1959
- Jack Vance : Cycle de Tschaï (Tschai, Planet of Adventure) - 1968
- Larry Niven : L’anneau-monde (Ringworld) - 1970
- Orson Scott Card : Le cycle Ender (Ender Wiggin) - 1985

La Fantasy ou le Merveilleux :

De multiples sous-genres sont ici possibles, chacun avec un ou des auteurs phares : l’Heroic-fantasy (ou Sword and Sorcery, expression inventée par Fritz Leiber avec son célèbre Cycle des Épées) à la Conan le Barbare ou avec des héros à deux visages comme le Elric des Dragons de Moorcock ; la Dark-Fantasy de Glen Cook, désabusée ; la Light-Fantasy de Pratchett, beaucoup plus farfelue.

La magie, ainsi que les références moyenâgeuses y tiennent une grande place et les créatures qu’on y rencontre ne sont pas toujours sympathiques : Voleurs, Ogres, Trolls, Sorciers, dragons…

Qu’il s’agisse de quêtes initiatiques, de l’éternel combat du bien contre le mal, de la recherche d’artefacts magiques et/ou de personnages nécessaires au bon fonctionnement de la politique du royaume menacé, la fantasy amène le ou les héros à se surpasser dans leur recherche de la vérité, affrontant de nombreuses péripéties tout au long de leur voyage.

Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien y est pour beaucoup dans la popularité de ce genre et constitue une référence en la matière. Absolument incontournable.

La Science-Fantasy :

Utilisée surtout par les éditeurs (parfois maladroitement) pour classer leurs titres, elle peut être comprise comme une trame d’histoire de science-fiction avec une ambiance de Fantasy.

Le Faiseur d’Univers de Philip J. Farmer est ainsi classé sous l’étiquette "Science Fantasy" car le début et la fin du livre appartiennent clairement à la Science-fiction, tandis que les aventures en elles-mêmes rappellent fortement un univers de Fantasy.

Le Cyberpunk :

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"Le mouvement cyberpunk provient d’un univers où le dingue d’informatique et le rocker se rejoignent, d’un bouillon de culture où les tortillements des chaînes génétiques s’imbriquent."
- - Bruce Sterling - Préface à Mozart en verres miroir, le manifeste du mouvement (cyberpunk)

La technologie et ses excès décrits sous tous les angles, les idées punk réunies (liberté de chacun diminuée, dégradation de la société généralisée…), magnats dirigeants le monde depuis leurs terminaux d’ordinateurs, gadgets cybernétiques… Tout ça à la manière du Neuromancien de W. Gibson, l’inventeur de ce genre.

Quelques titres relevant du Cyberpunk :

- William Gibson : Neuromancien ; Johnny Mnémonic
- Bruce Sterling : Mozart en verres miroirs ; Schismatrice+
- Neal Stepheson : Le Samouraï virtuel
- Walter Jon Williams : Câblé

Le Steampunk :

Avec le Steampunk, dont le nom provient des machines à vapeur du siècle dernier (littéralement "punk à vapeur", mais souvent traduit "futur à vapeur"), on entre tout droit dans l’ambiance victorienne du XIX ème siècle, avec sa révolution industrielle toute récente. Les romans de steampunk ont pour point commun ce paysage temporel Au cinéma, La cité des enfants perdus de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro en fait partie.

Le steampunk à la française vient de faire également son entrée en fanfare avec La Lune seule le sait de Johan Heliot qui situe son action sous le règne de Napoléon III, toujours à l’époque des débuts de l’industrialisation.

Quelques titres relevant du Steampunk :

- Tim Powers : Les voies d’Anubis (1983)
- James P. Blaylock : Homonculus (1986)
- William Gibson et Bruce Sterling : La Machine à différences (1990)
- Brian Stableford : la trilogie des "Loups-garous de Londres" (1990-1994) ; L’Extase des vampires (1996)
- Paul di Filippo : La Trilogie Steampunk (1995)
- Stephen Baxter : Les Vaisseaux du temps (1995)
- Christopher Priest : Le Prestige (1995)
- Robert Charles Wilson : Darwinia (1998)
- Fabrice Colin et Mathieu Gaborit : Confessions d’un automate mangeur d’opium (1999)
- Francis Valéry : La Cité entre les mondes (2000)
- Johan Héliot : La Lune seule le sait (2000) ; Pandemonium (2001)
- Thomas Day : L’Instinct de l’équarisseur (2002)

L’Uchronie :

Et si les dinosaures avaient survécus ? Et si l’Allemagne avait gagné la guerre ? Et si l’Amérique des Indiens était restée la même qu’en 1492 ? Et si, et si, et si…

Le mot"Uchronie" vient du grec "U" signifiant "non" et de "Chronos", le "temps". Il peut donc se traduire par "un temps qui n’existe pas".

Ayant ainsi pour variable principale le temps, une uchronie part d’une hypothèse historique, et modifie les évènements à partir de ce point pour créer une alternative à la trame que l’on connaît déjà.
La Porte des Mondes de R. Silverberg imagine ainsi les conséquences en 1963, d’une période de Peste noire survenant en 1348 de façon beaucoup plus virulente que dans la réalité : la face du monde en est complètement bouleversée.

Pour tout savoir sur l’uchronie, allez donc faire un tour sur La Porte des Mondes, un site qui lui est exclusivement consacrée.

Quelques titres relevant de l’Uchronie :

- Robert Silverberg : La porte des Mondes
- Philip K. Dick : Le Maître du haut-château
- Keith Roberts : Pavane (Pavane) - 1968
- Poul Anderson : La patrouille du temps

L’Anticipation :

Quelques titres relevant de l’Anticipation :

- Jules Vernes : Paris au XXème siècle - 1863
- Aldous Huxley : Le meilleur des mondes (Brave New World) - 1932
- René Barjavel : Ravage - 1943
- George Orwell : 1984 (Nineteen Eighty-Four) - 1949
- Alfred Bester : L’Homme démoli (The demolished man) - 1951
- Ray Bradbury : Fahrenheit 451 (Fahrenheit 451) - 1953
- Philip K. Dick : Blade Runner (Do androids dream of electric sheep ?) - 1966
- John Brunner : Tous à Zanzibar (Stand on Zanzibar) - 1968
- William Gibson : Neuromancien (Neuromancer) - 1984
- Greg Egan : La Cité des permutants (Subjective Cosmology Cycle : Permutation City) - 1994

Le Fantastique : Genre voisin de la SF

Caractérisé par l’irruption de l’irrationnel dans la vie quotidienne, par une transgression du réel, le fantastique fait intervenir le surnaturel, le mystérieux sans pour autant fournir d’explication rationnelle sur les faits étranges qui se produisent. Edgar Allan Poe avec ses Histoires extraordinaires en est particulièrement représentatif, mais les légendes historiques et les mythes en font également partie.

Cthulhu d’ H.P. Lovecraft n’a rien à envier : Brrr…

L’horreur : Genre voisin de la SF

Vampires tenaces, revenants pas jolis jolis, momies mitées… Les créatures les plus effrayantes sont rassemblées pour nous faire hurler, saupoudrées d’étrangetés et de pas mal de ketchup sur les murs…
Un genre dans lequel Stephen King excelle.


Réactions sur cet article

  • Les genres en Littérature de l’Imaginaire
    20 septembre 2012, par DickReckard
    Quid de la dystopie et du time opéra ?



 
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