Les Atouts de la Vengeance (T1 Le Cycle de Merlin)

ZELAZNY Roger

Article publié le dimanche 30 décembre 2007 par Cyrallen
Mis à jour le jeudi 28 août 2008

Quatrième de couverture :

Des neuf enfants d’Oberon, c’est à présent Random qui règne sur Ambre depuis la défaite des forces du Chaos.

Corwin a disparu, on le croit mort ou privé de raison. Son fils Merlin mène depuis huit ans une existence apparemment paisible sur l’Ombre-Terre, sous le nom de Merle Corey. Mais chaque année, à date fixe, un mystérieux personnage tente de l’assassiner. Et peu à peu s’accumulent les preuves d’une machination visant à détruire pour toujours la magie d’Ambre… Un nouveau cycle commence, celui de Merlin.

Roger Zelazny (1937-1995) a consacré la majeure partie de son oeuvre à explorer les mythologies de l’humanité, s’interrogeant sur l’immortalité et la divinité. Le Cycle des Princes d’Ambre, inspiré des mythes celtes, constitue sa réussite majeure, saluée par un succès public considérable.

L’avis de Philémont :

Cette fois-ci c’est Merlin, le fils de Corwin, qui nous conte ses aventures. Bien entendu celles-ci se passent entre Ambre et le Chaos, en passant par l’Ombre Terre…

Ce second cycle dans le cycle est conforme à ce que l’on pouvait attendre de lui : une réplique, un ton en-dessous, des cinq premiers volumes. La structure des aventures de Merlin est similaire à celles de Corwin. Cela démarre sur l’Ombre Terre et se poursuit par des allers et retours entre Ambre et le Chaos. Ce dernier est toutefois bien plus présent que lorsque Corwin était le narrateur. Il faut dire que Merlin a été élevé dans les cours du Chaos et qu’à ce titre il est capable de faire appel aussi bien à la Marelle qu’au Logrus, les deux puissances antagonistes qui permettent, notamment, de se déplacer en Ombre.

Le récit est centré sur Merlin et, à la différence des cinq premiers volumes, les personnages secondaires sont peu détaillés. Roger Zelazny concentre en effet ses efforts sur la quête et les choix de Merlin, celui-ci évoluant souvent seul en Ombre. Selon moi, c’est à ce niveau que le cycle perd une bonne partie de son intérêt, et ajoute une certaine confusion pour le lecteur inattentif.

Cette critique est toutefois à relativiser puisque le lecture du cycle de Merlin reste plus qu’agréable. Pour une suite, je dirais même que le résultat est plutôt bon. En outre, l’univers de Roger Zelazny est si riche que l’on peut être certain de trouver un intérêt à une relecture quelques mois ou quelques années après la première lecture. C’est suffisamment rare pour être souligné.

Enfin, le cycle de Merlin est l’occasion de découvrir plus ouvertement la source d’inspiration de l’auteur. Celle-ci est double : c’est Alice au pays des merveilles, de Lewis Caroll, et la Trilogie d’Enfer, de Mervyn Peake. S’il est besoin, rappelons que ces deux classiques nous dépeignent notre monde tel qu’il est, mais également le monde tel qu’il pourrait être si nous osions le transformer comme notre imagination nous le dicte. Sans atteindre leur qualité littéraire, Roger Zelazny n’a pas à rougir de l’exploitation qu’il a fait d’un tel thème.

Extraits :

1 - Devant moi, et toujours en contrebas, je découvrais une étendue de terrain piqueté, craquelé et fumant, que des tremblements ébranlaient à intervalles réguliers. Deux kilomètres plus loin se dressaient les hautes murailles noires d’une citadelle étonnamment grande et compliquée, que je baptisai aussitôt Gormenghast : un salmigondis de styles architecturaux, plus vaste que le palais d’Ambre et plus sombre que l’enfer. Il convient également de préciser que ce château était assiégé.

2 - Je posai à mon tour le pied sur la rambarde, pendant que le Chapelier me versait à boire et rétablissait le niveau dans la chope de Luke. ce dernier tendit la main pour désigner le Lièvre de Mars, qui fut lui aussi resservi. Humpty était également présent.
Tweedledun et Tweedledee, le Dodo et le valet de pied Grenouille poursuivaient leur concert. Quant à la Chenille, elle se contentait de faire des anneaux de fumée.
Luke me donna une tape sur l’épaule. Il y avait un détail dont j’essayais de me souvenir, mais qui m’échappait.
"Je vais bien, à présent, me dit Luke. Tout est parfait.
- Non, il y a une chose… je n’arrive pas à m’en souvenir… "
Il leva sa chope et trinqua avec moi. "Amuse toi ! dit-il. La vie est belle mon vieux !"
Le Chat, assis sur un tabouret proche, se contenta de garder le sourire.


Réactions sur cet article

  • Les Atouts de la Vengeance (T1 Le Cycle de Merlin)
    6 octobre 2009, par Ryuuchan

    Rhalala ! Qu’est-ce que ça me fait mal au coeur de voir, partout, le cycle de Merlin considéré comme moins bon que celui de Corwin.

    Personnellement, je ne les trouve pas comparables. Si celui de Corwin est plus "concret", celui de Merlin est plus le reflet de ces mondes oniriques à travers lesquels Zelazny sait si bien emmener ses lecteurs. Ce cycle est plus loufoque, bizarre, moins terre-à-terre, certes, mais je le trouve tout aussi riche, si ce n’est plus, que celui de Corwin.

    Bref, en tout cas, chapeau pour le le site, même si je ne suis pas toujours d’accord avec les avis, j’aime néanmoins bien fouiller afin de trouver des livres sympas ;)

    Cordialement




 
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