Les 9 princes d’Ambre (T1 Le Cycle de Corwin)

ZELAZNY Roger

Article publié le dimanche 30 décembre 2007 par Cyrallen
Mis à jour le vendredi 29 août 2008

Quatrième de couverture :

Un amnésique s’échappe d’un hôpital psychiatrique après avoir découvert le nom de la personne qui l’a fait interner : Flora, sa propre sœur. Celle-ci lui révèle qu’il se nomme Corwin, et qu’il est l’un des neuf frères qui se disputent le pouvoir au royaume d’Ambre, le seul monde réel dont tous les autres sont des reflets, des ombres ; que les princes d’Ambre ont la faculté de parcourir ces univers parallèles par la puissance de leur seule volonté.

Recouvrant peu à peu la mémoire, Corwin entame un périlleux voyage en direction d’Ambre, glissant d’ombre en ombre dans le but de disputer au prestigieux Eric, le plus brillant des princes, le trône du royaume.

Roger Zelazny (1937-1995) a consacré la majeure partie de son œuvre à explorer les mythologies de l’humanité, s’interrogeant sur l’immortalité et la divinité. Le cycle des Princes d’Ambre, inspiré des mythes celtes, constitue sa réussite majeure, saluée par un succès public considérable.

L’univers d’Ambre :

Le Cycle de Corwin :

- Les 9 princes d’Ambre - (Nine princes in Amber, 1970)
- Les fusils d’Avalon - (The guns of Avalon, 1972)
- Le signe de la licorne - (Sign of Unicorn, 1975)
- La main d’Oberon - (The hand of Oberon, 1976)
- Les cours du Chaos - (The courts of Chaos, 1978)

Le Cycle de Merlin :

- Les atouts de la vengeance - (Trumps of Doom, 1985)
- Le sang d’Ambre - (Blood of Amber, 1986)
- Le signe du chaos - (Sign of Chaos, 1987)
- Chevalier des ombres - (Knight of shadows, 1989)
- Prince du chaos - (Prince of chaos, 1991)

Résumé du Cycle de Corwin par Laedan-Rex :

Carl Corey se réveille dans un hôpital privé aux États-Unis complètement amnésique. Conscient d’y être arrivé à la suite d’un accident de voiture, il comprend qu’on le maintient volontairement sous sédatifs.

En deux temps trois mouvements, il s’échappe et décide de se réfugier chez sa sœur Flora, alors même qu’elle est peut-être responsable de son internement. Là, il obtient quelques bribes de souvenirs notamment sur ses frères et la cité Ambre ainsi que son nom réel : Corwin. Il profite de l’arrivée de l’un de ses frères, Random, pour aller dans le monde d’Ambre et mettre les choses au clair.

L’avis de Laedan-Rex sur la série :

Cette série est vraiment étonnante. L’histoire (aussi étrange que cela paraisse), commence dans un hôpital psychiatrique, et l’astuce de l’amnésie permet au lecteur de suivre le narrateur pas à pas, depuis un environnement bien connu, notre bonne vieille terre. L’histoire change soudainement du tout au tout et Zelazny nous transporte dans de nombreux univers, qui ne sont en réalité que le reflet (« les ombres »), d’un seul et unique monde : Ambre, la cité éternelle.

Ainsi le nombre de mondes potentiellement réels est infini. Cela semble peut-être un peu compliqué à saisir, mais cette idée géniale de Zelazny offre un univers où tout est possible, où les péripéties sont constantes, les évènements indomptables, et le danger toujours présent. On se laisse ainsi emporter avec enthousiasme dans le désir de vengeance de Corwin à travers la grande forêt d’Arden, avant de basculer dans une ville sous marine ou encore dans un monde ou les diamants jonchent le sol.

Zelazny à également réussi le tour de force de rendre ses personnages plus vrai que nature, et les princes sont tous plus différents les uns que les autres : Random est quelqu’un de petite taille, sournois et roublard qui n’a gagné la confiance d’aucun membre de sa famille, Benedict au contraire est un grand est valeureux guerrier, qui se bat pour le bien et la justice… Tous sont différents et on se plaît à voir les complots mené par chacun d’eux pour reconquérir le trône.

Dans ce style ironique et humoristique qui le caractérise, Zelazny a brillamment crée un univers ou s’affronte l’Ordre et le Chaos, le tout bercé par un soupçon de mythologie antique (Celte, Olympe), et par des influences qui ne sont pas d’origine littéraire ; par exemple le personnage Dworkin, créateur des atouts et de la grande marelle, est forgé sur la déformation de Zworikine, inventeur historique de la télévision.

Le cycle de Corwin est donc une pentalogie aussi originale qu’intéressante, et on se verra très vite impliqué à part entière dans les péripéties et les complots tordus des enfants D’Oberon, tout autant que par la survie d’Ambre elle même.

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L’avis de Philémont :

Un amnésique s’enfuit d’un hôpital psychiatrique et part en quête de lui-même. Il s’avère qu’il est Corwin, l’un des neuf princes d’Ambre, l’unique monde réel dont tous les autres ne sont que le reflet. Et en Ambre machinations et complots font rage entre tous les membres de la famille de Corwin…

Et quelle famille ! Les 9 princes d’Ambre sont plus caractériels les uns que les autres, mais tous différents. Leur seul point commun est leur passe-temps favori : le complot, de préférence sanglant, dans le but d’acquérir le trône laissé vacant par un roi porté disparu. Les princesses d’Ambre ne sont pas en reste et participent activement aux machinations politiques de leurs frères. Tous ces personnages évoluent dans un univers extrêmement bien construit, dont les dimensions sont, par définition, infinies.

Grâce à ces personnages charismatiques, évoluant dans un univers fascinant, Roger Zelazny a écrit une excellente première partie de cycle. On y trouve quelques trouvailles novatrices, comme les fameux Atouts, le suspens est présent de la première à la dernière page, et le tout est embelli par un style extrêmement rythmé et non dénué d’humour. Malgré tout, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur l’intérêt de la pentalogie pour une telle oeuvre.

Chaque volume est très court et fait suite directement au précédent. C’est à tel point que l’on a parfois l’impression que le découpage a été fait par un éditeur peu scrupuleux. Il semble qu’il n’en soit rien, et que ce soit l’œuvre de l’auteur lui-même, mais je ne peux m’empêcher de le regretter et de penser aux lecteurs de l’édition originale qui ont dû rester sur leur faim à quatre reprises…

L’avis de BaronBreton :

Comme le dit le résumé, tout commence de façon surprenante : dans un hôpital psychiatrique. Mais rapidement, et ce terme reviendra pour décrire ce livre, tout s’accélère, on se retrouve à côtoyer le personange principal, Corwin, dans sa quête de la mémoire. Quête de la mémoire qui nous fait nous rapprocher de lui, car comme lui nous ne savons rien de ce monde étrange, de ses règles et des enjeux en courts. Nous nous "retrouvons" ainsi à ses côté à tenter de découvrir la plupart des choses qui font la particularité de "son" monde : Ambre. Et une fois fait, alors s’ensuit une nouvelle quête, celle du pouvoir, celui d’Ambre. Qui va nous montrer les bons et mauvais côtés de Corwin et ses frères. Même si certains stéréotypes ressortent.

Le livre offre un univers particulier mais qui d’une certaine façon rappelle parfois celui d’Elric de MOORCOCK. Mais avec sa particularité, Ambre est le seul monde réel ainsi que des "inventions" intéressante de ZELAZNY pour voyager : la Marelle, les Atouts. Le livre ce lit facilement mais aussi très, voir trop rapidement, à l’image de son rythme qui dynamise très bien le roman mais parfois trop (nous avons parfois 3 ans en 3 pages). Mais ce rythme donne bien du mouvement au livre, sans oublier de nous décrire Ambre et ses neuf Princes, qui ont quelque chose de Shakespeare, dans une moindre mesure bien sur, avec des complots, des alliances, des trahisons, des personnages loin d’être tout beau tout propre. D’une certaine façon le livre peut se comparer à un jeu de type RolePlayingGame, on découvre le(s) personnage(s), on avance dans l’histoire, on combat, on recrute des Alliés, on fuit, on combat, on fuit, on découvre les enjeux, et on finit le jeu. En attendant la suite. Car finalement on souhaite savoir la suite (ou non ?) vu comment tout c’est passé rapidement et vu ce qu’il peut promettre.

Un livre, un style, un univers sympathique, qui aurait mérité de contenir plus de pages. Quand on sait qu’il y a 5 Tomes, on peut sentir une possible frustration à la fin de chaque tome ( ?). Oui une lecture qui détend pour se premier tome mais qui devra continuer à développer son monde et ses enjeux pour continuer à l’être, voir plus afin de devenir encore plus intéressante.

Extraits :

1 - Ce ne fut qu’une fois de retour auprès de notre propre rivière et de sa petite roue à aubes qu’elle consentit à me parler.
- Cet endroit était comme le village ?
- Oui. Une ombre
- Et comme Ambre ?
- Non. Ambre projette Ombre. Celle-ci peut être façonnée à volonté si on sait comment s’y prendre. L’endroit d’où nous venons était une ombre, ton village était une ombre – et cet endroit-ci est une ombre. Il n’y a pas d’endroit imaginable qui n’existe quelque part dans Ombre.
- Et vous, et mon grand-père et les autres pouvez aller et venir parmi ces ombres en choisissant ce qui vous plaît ?
- Oui.
- Et c’est ce que j’ai fait, en revenant du village ?
- Oui.
Tous les traits de son visage traduisirent une soudaine prise de conscience. Ses sourcils presque noirs s’abaissèrent d’un bon centimètre et ses narines se dilatèrent sous l’effet d’une forte inspiration.
- Moi aussi, je peux le faire… dit-elle. Moi aussi, je peux aller où je veux, faire ce qui me plait !

2 - Je me dirigeai vers l’escalier de derrière, montai au premier, puis au deuxième étage.
Mon frère Random surgit de ses appartements sur la droite et se planta dans le couloir.
- Corwin ! Lança-t-il en me dévisageant. Que se passe-t-il ? Je t’ai vu, du balcon, et…
- Rentre, lui dis-je en lui désignant la porte, d’un mouvement d’yeux. Nous devons nous entretenir en privé. Immédiatement.
Il hésita, en contemplant mon fardeau.
- Allons plutôt deux pièces plus loin, suggéra t-il. Vialle est déjà ici.
- Très bien.
Il prit la tête et m’ouvrit la porte. Je pénétrai dans le petit salon, cherchai un endroit possible, et lâchai le corps.
Random écarquillait les yeux devant le paquet.
- Que dois-je faire ? S’enquit-il.
- Développer la camelote et y jeter un coup d’œil, lui répondis-je.
Il s’agenouilla, prit les pans de la cape et les écarta.
- Il est bien mort, constata-t-il. Cela pose-t-il un problème ?
- Tu ne l’as pas examiné d’assez près, fis-je. Relève-lui une paupière. Ouvre-lui la bouche et examine ses dents. Touche les ergots sur le dos de ses mains. Compte les phalanges des doigts. Ensuite, tu me l’exposeras, le problème.


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