La belle endormie

TEPPER Sheri S.

Article publié le dimanche 30 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Elle s’est consacrée pendant des années à l’aide sociale, a élevé deux enfants tout en publiant des romans qui ont été salués par les critiques et le public américain. Elle vit dans le Colorado avec son mari et de nombreux animaux domestiques et sauvages, et poursuit une brillante carrière littéraire. Ses deux précédents romans, Un monde de femmes et Rituel de chasse, publiés chez J’ai lu, ont été accueillis avec enthousiasme par les lecteurs français.

Où es-tu Elladine, ma mère adorée ? Tu m’as abandonnée dans ce vaste château que j’aime tant ; je m’y sens pourtant si seule. Mon père ne paraît pas se soucier de ma présence ; mes tantes ne pensent qu’à mon éducation. Où est cette tendresse à laquelle j’aspire ? La tendresse d’une mère. Tu es une fée, si j’ai bien compris. Et pourtant, que de pérégrinations pour te retrouver ! Le royaume des fées est si difficile à atteindre !

Si la fée Carabosse n’était pas intervenue lors de mon baptême, ne pèserait pas sur moi cette malédiction : le jour de mes seize ans, je me piquerai avec mon fuseau et m’endormirai pour cent ans. Aide-moi à sortir de ce conte de fées, de ce monde imaginaire ! Mais ce que nous appelons réalité, peut-être est-ce le rêve le plus long et le plus puissant ?

L’avis de Philémont :

Au XIVème siècle, Belle est la fille d’un duc et d’une fée. Le jour de ses seize ans, elle échappe de justesse à la malédiction d’endormissement prononcée par sa tante Carabosse, et part à la recherche de sa mère mystérieusement disparue depuis de nombreuses années…

Ce bref résumé est suffisant pour comprendre qu’avec La belle endormie Sheri S. Tepper a réécrit La belle au bois dormant, célèbre conte de Charles Perrault. Mais l’auteur ne s’arrête pas à ce simple conte et distille tout au long de son roman des clins d’oeil et des références plus ou moins explicites à ces récits qui ont occupés l’esprit de bon nombre d’enfants. Parmi les plus évidents, on retrouvera pêle-mêle Cendrillon, du même Perrault, et Blanche-Neige, de Jakob et Wilhelm Grimm. Plus suggérées, les références à Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll sont omniprésentes.

Mais La belle endormie n’est pas pour autant un roman pour enfant. Il est plutôt un plaidoyer contre la destruction de la Terre et de l’Humanité. Dans ses pérégrinations, l’héroïne va en effet être amenée à constater que le Monde tel qu’il existe est appelé à disparaître pour laisser la place au Grand Obscur, et qu’elle est finalement le dernier rempart protégeant la beauté sur Terre, ainsi que la beauté spirituelle. Rarement héroïne n’aura si bien porté son nom…

Tout cela est écrit à la première personne sous la forme du journal de Belle, interrompu ici ou là par quelques commentaires de sa tante Carabosse. On fait ainsi des allers et retours entre les XIVème et XXème siècle, voire XXIème siècle, le tout avec un rythme parfaitement soutenu et une écriture on ne peut plus élégante, non dénuée d’humour. On peut juste regretter que les passages où Belle vit aux XXème et XXIème siècles (n’oublions pas qu’elle est à demie fée) ne soient pas aussi poétiques que ceux où elle vit aux XIVème et XVème siècles. Mais cela est probablement voulu par l’auteur qui (ne l’oublions pas non plus) prophétise, si ce n’est la fin de notre monde, du moins sa transformation.


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