Les Avaleurs de Vide

SPINRAD Norman

Article publié le dimanche 30 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Depuis des siècles qu’ils errent dans l’espace en quête d’une planète habitable, les vagabonds du Trek se sont presque accoutumés à vivre suspendus dans l’immensité interstellaire.

Presque. Car l’espoir ne les a pas quittés de découvrir un jour, dans cet univers vide et sans vie, le nouvel Eden qui remplacera le monde que leurs ancêtres ont assassiné : la Terre.

A bord des vaisseaux-torches, la Grande Migration sillonne l’abîme infini, précédée par des éclaireurs, les avaleurs de vide, qui, eux, connaissent l’insupportable vérité…

L’avis de Cyrallen :

Si le thème abordé est intéressant - le vide de l’univers, la vie, la capacité d’adaptation de l’homme - l’écriture est assez difficile et non conseillée pour les débutants qui pourraient se décourager rapidement au vu du premier chapitre, assez ardu. Les quelques personnages ne sont là que pour mettre en valeur les idées sous-tendues et s’oublient aussitôt le livre refermé.

L’intérêt réside surtout dans l’isolement des "avaleurs de vide" dans l’espace, qui entraîne une meilleure connaissance d’eux même et une recherche intérieure à propos de leur existence ou de leur non-existence ainsi que de la place de l’humanité dans l’apparent désert de l’espace.

Extraits :

1- Il était, et il était dans le vide - telle était la réalité. Il se mouvait dans un tout statique ; il entendait le bruit de sa respiration dans un univers de silence : c’était la vérité à laquelle il ne pouvait échapper. Il percevait la forme de son corps comme l’interface séparant sa réalité interne du néant extérieur, et tout le reste comme à jamais informe dans l’espace et le temps. C’était le vide, c’était l’univers, c’était la réalité de son essence, cette réalité que les hommes fuyaient : dans la religion, le rêve, l’art, la poésie, la philosophie, la métaphysique, la littérature, le cinéma, la musique, la guerre, l’amour, la haine, la paranoïa, le senso et le branchement. Dans l’infini des réalités intérieures.

En dehors des réalités de l’esprit, il n’y avait qu’un néant sans forme ni fin, contaminé par d’infimes parcelles de matière. Et l’homme n’était que le produit terminal d’une chaîne de collisions improbables, dues au hasard, entre ces anomalies sans signification. Le vide l’ignorait et ne s’en souciait aucunement : le vide n’existait pas. Il était la non-existence éternelle et infinie qui englobait et écrasait de son immensité ce qui existait. (…)

Jofe se vivait comme une mince coquille d’être autour d’entrailles de néant flottant dans un non-être qui s’étendait à l’infini, sans forme et sans durée. Il était l’interface à l’épaisseur d’atome entre le vide extérieur et le vide intérieur ; une anomalie dans tout ce néant, une cocarde nouée par hasard où, replié sur lui-même, le rien avait produit quelque chose - la conscience, l’être, la vie. Il n’était rien et il était tout ce qui était. Il était l’interface. Il n’existait pas, il était chaque chose.


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