Vampire Junction

SOMTOW S. P.

Article publié le dimanche 30 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Timmy Valentine a douze ans.
A l’époque de Gilles de Rais, en 1440, il se faisait appeler Jeannot et aurait compté parmi les dernières victimes du seigneur de Tiffauges. Au début du siècle, à Cambridge, il aurait assisté à une cérémonie satanique s’étant achevée dans le sang. Durant la Seconde Guerre mondiale, à Auschwitz, il aurait été gazé plusieurs fois. De nos jours, c’est une star de rock qui amasse des millions de dollars grâce à son tube Vampire Junction.

Timmy Valentine a douze ans depuis des siècles, c’est le plus puissant des vampires et les Dieux du Chaos ont juré de le détruire afin de s’octroyer sa puissance.

Vampire Junction est le premier volet d’une trilogie mêlant rock et vampires, meurtres abominables et déviances sexuelles. Cette œuvre choc, souvent comparée aux premiers romans de Stephen King, a valu à son auteur un succès mondial.

Chef d’orchestre de renommée internationale, sujet thaïlandais ayant suivi ses études en Angleterre, S.P. Somtow est l’auteur d’une quinzaine de romans. Son grand œuvre, Les Chroniques de l’Inquisition, est disponible en deux volumes dans la collection Lunes d’encre aux Éditions Denoël.

L’avis de Philémont :

Timmy Valentine est une star du rock à douze ans. Son talent est donc précoce, de même que ses problèmes psychologiques. Il entame donc une thérapie avec la psychiatre Carla Rubens qui prend peu à peu conscience que son patient n’est pas un déséquilibré comme les autres, mais un vampire né 2000 ans plus tôt qui s’interroge encore sur sa nature ambivalente, celle d’un monstre sanguinaire qui aime jouer au train électrique…

Les thèmes du vampire et de la déchirure entre deux aspects d’une même personnalité ayant été très joliment traités par Anne RICE huit ans plus tôt, il serait facile de faire une comparaison de Vampire Junction avec Entretien avec un vampire pour le dénigrer. Il est pourtant nécessaire de s’en abstenir tant le roman de S.P. SOMTOW aborde cette thématique de manière personnelle et différente.

Pour commencer, l’intrigue n’est absolument pas linéaire. Si le récit principal se situe au début des années quatre-vingt, il y a bien entendu de nombreux flash-back sur la vie de Timmy Valentine à différents moments dans le passé. Mais ceux-ci n’interviennent pas de façon chronologiquement logique ; ils servent plutôt d’illustration aux différents aspects de sa vie et de sa psychologie. De même, le narrateur ne s’intéresse pas uniquement à Timmy Valentine, mais aussi, et alternativement, aux nombreux personnages secondaires.

Autre caractéristique de Vampire Junction : une bonne part du récit a pour toile de fond le milieu musical. Bien sûr Timmy Valentine est une star du rock dans sa vie contemporaine, ce qui donne notamment lieu à une scène de concert digne d’un Alice Cooper ou d’un Marilyn Manson. Mais il y a également un personnage secondaire important qui est chef d’orchestre et qui permet à l’auteur de faire de nombreuses références à la musique classique, en particulier aux opéras wagnériens. A ce niveau, S.P. SOMTOW nous rappelle aussi que son activité première est la musique, dans laquelle il s’est illustré comme compositeur avant-gardiste.

Vampire Junction est enfin un roman particulièrement sombre, voire glauque. Etant donné la nature du personnage principal, il n’est déjà pas surprenant que l’hémoglobine coule à flot ; toutefois, la violence de certains actes qui président à ces effusions est souvent très impressionnante. Le sexe est également très présent tout au long du roman ; à ce niveau certaines scènes sont d’ailleurs d’un goût douteux mais particulièrement réalistes. Enfin, il n’y a pas que Timmy Valentine qui présente des problèmes psychologiques ; la plupart des personnages secondaires en ont également et s’avèrent parfois plus dangereux encore que les vampires eux-mêmes.

Vampire Junction est donc bien un roman personnel et original. L’écriture de S.P. SOMTOW est en plus fluide et de qualité, même si l’on peut parfois lui reprocher une certaine surenchère dans les scènes d’horreur. Certains passages oniriques et/ou traitant de psychologie peuvent aussi rebuter certains lecteurs, mais ils sont généralement brefs et apportent beaucoup à l’atmosphère si particulière du roman.


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