Les Innamorati

SNYDER Midori

Article publié le dimanche 30 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

L’Italie du XVe siècle : le règne des astrologues et des mages, de la commedia dell’arte, de Titien et Botticelli, de l’Arioste et de son « Roland furieux ».

De partout, ils sont venus à Labirinto, la Cité du Grand Labyrinthe, où chacun peut assouvir ses désirs secrets et se débarrasser des malédictions, des péchés, ou des douleurs secrètes qui le rongent. Anna la créatrice de masques, Roberto son soupirant, Simonetta la prostituée, Rinaldo le mercenaire, Fabrizio l’acteur, Lorenzo l’avocat, Erminia, Mirabella, Zizola : tous s’embarquent pour un pèlerinage destiné à les purger de leurs maux dans les méandres du labyrinthe. Mais dans tout labyrinthe qui se respecte, chacun risque de perdre son chemin… et son âme.

Dans un style brillant et sensuel, Midori Snyder fait revivre les heures fastes de la Renaissance italienne avec un joli sens de la provocation. Allégorie sur les apparences, le plaisir et l’amour, un roman à savourer avec gourmandise.

L’avis de F. :

Grâce à ces Innamorati (« amoureux »), on suit le parcours de personnages de l’Italie de la renaissance qui n’ont à priori rien en commun, si ce n’est d’être victimes d’une malédiction : l’acteur bègue, la sirène privée de voix, la prostituée à la recherche de sa jeunesse perdue, l’ancienne fabricante de masques hantées par un échec amoureux … Tous ces personnages vont décider de se rendre dans la ville de Labirinto, où se dresse un labyrinthe fantastique qui à le propre, dit on, d’ôter les malédictions de ceux qui arrivent à le traverser.

L’auteur reprend la métaphore du labyrinthe, qui représente depuis le moyen-âge le cheminement intérieur permettant l’amélioration de l’individu, pour nous plonger dans un Italie fantastique, peuplée de masques de Carnaval qui parlent, et de magie héritière de l’antiquité romaine. Le labyrinthe, gigantesque illusion qui renvoie à chacun le reflet de ses propres faiblesses, peuplé par d’anciens dieux et de créatures fabuleuses, est un lieu magique par excellence. Il permettra aux protagonistes de faire face à leur malédiction, et, peut être, d’y mettre un terme. La commedia dell’Arte est le deuxième thème dominant du roman : les personnages ressemblent de plus en plus aux héros de Carnaval : Harlequin, Matadore, Colombine etc, jusqu’à parfois reprendre leur façon de parler, ce qui nous vaut des dialogues savoureux.

L’esprit critique pourra juste remarquer un dénouement un peu naïf, mais peu importe car nous sommes ici dans le domaine du conte merveilleux, pas du réalisme. Pour ne rien gâcher, l’écriture, agréable, est ponctuée de touches d’humour : Brillant !

« Ce ne sont pas les autres qui nous maudissent, c’est notre propre faiblesse qui nous aveugle et nous fait prendre le mauvais chemin, nous conduit dans les tournants d’un labyrinthe. C’est étrange n’est ce pas ? qu’à l’extérieur, dans le monde, là où tout est réel, nous errons, perdus, alors que dans le labyrinthe, où rien n’est tel qu’il paraît, nous avons retrouvé notre identité »

« Anna jouera l’innamorata, répondit Roberto à sa place. Elle ne porte pas de masque sauf l’apparence que l’amour lui prête. »


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