Shinobi

YAMADA Fûtarô

Article publié le dimanche 30 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

A l’orée du XVIIème siècle, dans un Japon désormais unifié et dirigé par les shoguns, les clans ninjas Iga et Koga, derniers vestiges du passé guerrier du pays, s’apprêtent à sceller leur réconciliation autour de l’amour que se portent Oboro et Gennosuke, héritiers respectifs des deux familles rompues à l’art ancien du Shinobi.

Mais pour en finir définitivement avec les années de chaos, et prévenir l’avènement d’une potentielle puissance rivale, le shogun Tokugawa Ieyasu décide de profiter de la haine ancestrale opposant Iga et Koga pour fomenter un plan machiavélique : il contraint les chefs des deux clans à désigner chacun leurs dix meilleurs guerriers pour un combat à mort, au terme duquel sera désigné l’héritier de sa propre lignée. Ainsi se voit scellé le sort d’Oboro et Gennosuke, qui devront choisir entre leur amour et la mort pour l’honneur de leur clan…

S’appuyant sur une réalité historique, Fûtarô YAMADA a transcendé son matériau de base pour nous offrir un inoubliable et évident hommage au Roméo et Juliette de William Shakespeare, mâtiné d’un imaginaire asiatique renvoyant tant aux mangas qu’au cinéma d’action contemporain venu d’Extrême-Orient. Une oeuvre forte et poignante, dans la lignée de Tigre & Dragon ou du Secret des poignards volants, adaptée en manga sous le titre Basilisk puis au cinéma en 2006.

Né en 1922, Fûtarô YAMADA a commencé à écrire durant ses études de médecine, avant d’acquérir une grande popularité au Japon dès son premier roman. A l’issue de ses études, il a choisi de privilégier sa carrière littéraire, durant laquelle il imposera son style dans des enquêtes policières puis dans des récits de ninjas dont il façonnera le mythe moderne tel que nous le connaissons. Fûtarô YAMADA est mort en 2001.

L’avis de Philémont :

Pour résoudre le dilemme de sa succession, le shogun Ieyasu oblige les deux plus fameux clans ninjas à s’affronter dans un combat à mort, le hasard ayant fait que chaque clan représente un héritier potentiel. Dès lors, tous les coups sont permis pour défendre son honneur, à moins que l’amour d’Oboro, du clan Iga, et de Gennosuke, du clan Koga, n’arrive à mettre fin au massacre…

L’histoire du roman Shinobi, aujourd’hui publié en France, remonte en fait à 1959. Cette année-là Fûtarô YAMADA publie au Japon un roman qui remporte un très important succès populaire et pose les bases du mythe ninja tel qu’on le connaît aujourd’hui. Mais l’oeuvre ne traverse guère la frontière japonaise et c’est sous la forme d’une adaptation manga, puis animée, sous le titre Basilisk, qu’elle arrive en France en 2005. La même année, au Japon, est produit un film adapté de la même oeuvre : Shinobi. Celui-ci sort sur nos écrans en mai 2007 mais reste confidentiel. Et c’est finalement à la fin de l’année 2007 que Calmann-Lévy traduit et publie le roman original.

Shinobi est un roman d’action pure. Il s’ouvre sur un duel, et les combats s’enchaînent jusqu’à la dernière page. Son intrigue est donc simple, voire simpliste, puisque uniquement basée sur l’honneur des clans ninjas et, dans une moindre mesure, sur l’amour entre Oboro et Gennosuke. La question ultime est bien entendu de savoir si l’honneur prendra le dessus sur l’amour, ce qui se traduit par un final relevant de la tragédie romantique.

L’intérêt de l’oeuvre n’est donc pas à rechercher à ce niveau. On lui préférera bien sûr son intérêt historique, l’oeuvre étant traduite près de 50 ans après sa première publication ; elle respecte en outre la véritable Histoire du pays d’un point de vue purement contextuel. On lui préférera surtout sa galerie de personnages, les vingt ninjas combattants étant tous dotés de pouvoirs surhumains, la fameuse technique secrète ninja.

Par exemple, d’un seul regard, Gennosuke a le pouvoir de retourner les pensées meurtrières de ses ennemis sur eux-mêmes. A l’opposé, avec son regard également, Oboro annihile n’importe quel autre technique ninja. D’autres ont le pouvoir de dissimuler des armes dans leur propre corps. D’autres encore ont des dons relevant de la métamorphose, voire même de la mutation. En bref, on trouve dans Shinobi tout un imaginaire purement nippon qui fait aujourd’hui figure de référence tous media confondus.

Shinobi est au final un pur divertissement. Il se lit rapidement et avec un plaisir certain si le lecteur est prêt à ne pas lui en demander plus.


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