Voyage au centre de l’Univers

L’avis de Cyrallen :

Alexandre Vasquez est célèbre. Il fait partie d’une nouvelle catégorie d’humains aux capacités mentales accrues, les Scients. Il est à l’heure actuelle pressenti comme le meilleur espoir parmi les compétiteurs aux 250èmes jeux de la cognitologie. Ces jeux sont organisés chaque année pour faire connaître au monde les avancées de la cognitologie, cette science qui permet aux Scient d’exploiter au maximum leurs capacités mentales pour se projeter dans l’espace sans que leur corps ne se déplace. Il existe en effet dorénavant deux types d’humains sur terre : les Sapiens (Homo Sapiens) qui possèdent des capacités mentales classiques comme vous et moi, et les nouveaux Scients (Homo Snetis) aux capacités neuronales encore inconnues.

C’est au cours de la préparation de ces jeux que va se dérouler, parmi les équipes qui coachent les Scients compétiteurs, une concurrence féroce, prête à beaucoup pour gagner le plus grand prix de l’histoire des Jeux. Le développement de la recherche bat son plein sur des machines révolutionnaires et de nouvelles molécules.

Mais c’est sans compter les groupes terroristes de Sapiens résistants, qui sont loin de voir d’un bon oeil les privilèges et les capacités grandissantes des dorénavant futurs maîtres de l’humanité appelés à remplacer les Sapiens par le jeu de l’évolution.

Voyage au centre de l’univers est un roman qui fourmille de pistes et d’idées concernant les voyages dans le temps et l’espace à l’échelle humaine. On suit la préparation autant mentale que physique de l’équipe Vasquez en vue des jeux de la cognitologie, mais c’est surtout un prétexte pour comprendre petit à petit les formidables capacités potentielles que possède le cerveau des Scients, et le nôtre par la même occasion. On passe de petites projections mentales type télékinésie au début du roman à des voyages au coeur de la matière et des mondes parallèles ensuite, où notre héros va pouvoir vivre plusieurs vies en une, rencontrer des doubles sur d’autres mondes des gens qu’il aime et fréquente au début de son périple.

La majorité du roman concerne la préparation de Vasquez et les embûches préparées par le petit groupe de Sapiens décidé à faire le maximum de dégâts pendant des jeux.

Certaines parties du roman sont assez réussies, le voyage de près de 40 dans un monde parallèle en fait partie, ainsi que les trouvailles de la recherche en cognitologie. Quelques passages concernant la coach personnelle de Vasquez auraient éventuellement pu être évitées, mais les personnages sont bien cernés et il est agréable de les suivre au fil de leurs découvertes.

Un roman agréable, à lire en priorité si les capacités du cerveau et les voyages spatio-temporels vous intéressent.

Extraits :

1- "C’est au début du vingtième siècle que les travaux sur la conscience connurent une expansion fulgurante et nous amenèrent à la forme de société que nous connaissons actuellement. Avant cette époque, le terme conscience était strictement réservé aux organismes vivants, c’est à dire aux individus. Cette faculté était alors associée à la capacité biologique d’un être de percevoir son environnement, plutôt qu’à celle que possèdent toutes choses de pouvoir y réagir. Aussi, souvent la conscience était-elle associée par nos ancêtres à la pensée et à la connaissance. (…)

Selon Ulme, le fait que nos prédécesseurs aient restreint la notion de conscience aux seuls êtres vivants a historiquement limité leurs recherches pour saisir le monde les entourant. Confiné à une vision narcissique d’un phénomène universel, perçu à travers sa propre nature biologique, l’homme de l’époque pré-Sciente n’a pu concevoir les origines de la vie, du cosmos et de sa mécanique. Retenu qu’il était par les murs de son égocentrisme, il lui était impossible de prendre le recul nécessaire à la compréhension de l’ensemble des lois universelles régissant son environnement. Cependant, dès qu’il fut possible d’objectiver la nature de la conscience, il en vint peu à peu à redéfinir cette notion. C’est ainsi que le concept initial se rapprocha de plus en plus de son sens profond, au fil des siècles. Il permit à ceux qui suivirent les brillantes découvertes de Ulme de mieux comprendre les causes du mouvement, des formes d’énergie et d’autres phénomènes universels découlant eux aussi des propriétés de la conscience tels que la gravité et le principe de la fragmentation absolue…"