Dangereux élevage (T2 Sanglornis Prima)

QUESNE Didier

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Après l’extension des Sanglornis - une nouvelle espèce de carnassier particulièrement hostiles - les hommes ont dû s’adapter pour survivre. Regroupés dans des villages ou des fermes fortifiées pour échapper aux attaques incessantes des Sanglornis, la vie s’organise tant bien que mal en autarcie.

Mais lorsque Marc, apprenti sorcier à ses heures, parvient à créer dans son laboratoire de fortune une nouvelle espèce de cheval plus endurant et surtout plus rapide que les Sanglornis, la découverte se répand rapidemment et ne tard pas à parvenir aux oreilles du pouvoir impérial. Voyant tout l’intérêt de cette nouvelle espèce, l’Empereur et son bras armé, l’Inquisition, comptent bien s’approprier cette découverte et ce, à n’importe quel prix…

L’avis de Cyrallen :

Dangereux élevage est, comme Les Chasseurs, terriblement prenant. Peut-être cela vient-il du fait qu’il regroupe à la fois sciences, (façon apprenti sorcier), comportement animal (ici un croisement entre cheval et chameau) et Fantasy, thèmes qui m’attirent particulièrement, ou encore au fait que l’écriture est simple et efficace, que l’intrigue avance bien et que l’on ne s’y ennuie pas une seconde. Dans tous les cas, ce deuxième roman laisse aussi enthousiaste que le premier tome.

Les hommes se sont maintenant organisés contre la menace Sanglornis (qui, créés dans le premier tome, sont des mutants de sangliers ayant reçu un gène d’ornithorynque). Le mode de vie est redevenu proche de celui du Moyen-Âge, des communautés se forment à l’abri de murs épais façon petits châteaux forts ou citadelles, assiégées par les Sanglornis qui viennent rôder autour, en particulier de nuit.

Les Sothers père et fils tiennent un élevage de chevaux prospère. Jusqu’au jour où Marc Sothers décide, avec d’anciens livres de sciences, de créer une race de chevaux plus puissante en les hybridant avec des chameaux, plus robustes. Le succès de son élevage attire bientôt la convoitise des sbires de l’Empereur qui ne tarderont pas à lui mettre des bâtons dans les roues. On suit des personnages attachants tout au long du roman, ainsi que les démêlés de toute une troupe organisée pour résister à la fois aux Sanglornis, à l’empereur et aux aléas d’un élevage qui peut se retourner à tout moment contre son créateur.

A lire avec grand intérêt lorsque l’on a accroché au premier tome de DIdier Quesne, les Chasseurs.

Extraits :

1- La jument ne bronchait pas. Elle laissait les quatre hommes aller et venir autour d’elle, l’étriller, regarder son petit. Soters avait choisi des bêtes qu’il savait douces et très paisibles. Il espérait ainsi améliorer le caractère des chemaux.
Noël, toujours penché sur la jeune femelle l’observait sur toutes les coutures. Elle avait les yeux fermés, mais respirait normalement. Quand il eut terminé de la masser, il continua de la caresser, mais à mains nues cette fois.
- Si tu pouvais être plus calme que les autres fous, lui murmurait-il, penché vers sa tête, ce serait vraiment l’idéal.
Ce fut à ce moment précis qu’elle ouvrit les yeux. Un regard vert phosphorescent vint se fixer à celui du jeune homme et ne le quitta plus. Noël se sentit transpercé par cette étonnante lueur. Jamais il n’avait connu une telle sensation avec un animal, même avec son cheval. C’était comme si la petite chemale le reconnaissait, comme si elle l’acceptait. Une soudaine pointe d’émotion lui piqua la poitrine. Étonné, il se redressa et dit :
- Elle a ouvert les yeux.
Son père et les deux employés s’approchèrent aussitôt.
- Ils brillent comme ceux des autres, remarqua Marc. C’est bon signe, ça veut dire qu’elle a encore une majorité de gènes des chemaux.
Ils la regardaient tous, attirés par cette lueur verte, mais elle ne quittait pas Noël des yeux, ce qui le rendait heureux. Simplement heureux.
- Dis voir toi, dit son père, observateur. Qu’est-ce que tu lui as chanté comme chanson tout à l’heure, pendant qu’on s’occupait de sa mère ? Elle te bouffe du regard la petiote !
- J’ai vu. Je ne sais pas pourquoi ; dès qu’elle a ouvert les yeux, elle m’a regardé. Et depuis, ça ne passe pas.
- Tu l’as massée, tu lui as parlé pendant tout ce temps. Elle s’est imprégnée, expliqua son père. Je ne vois que ça. l’imprégnation… Tu m’en avais parlé. Je ne pensais pas que ça irait aussi vite… ni que ça ferait cet effet-là.
Noël était visiblement secoué par ce qu’il venait de vivre avec la petite femelle. Son père, un peu calculateur, voyait cela d’un très bon oeil. Il savait que maintenant, son fils aurait à coeur de s’occuper des chemaux.

2- L’homme déglutit plusieurs fois avant de finir par s’éveiller tout à fait. Découvrant les trois intrus, il inspira pour appeler à l’aide, mais Aylis devait avoir prévu cette réaction car elle réagit immédiatement et plaqua sa main contre la bouche du moine :
- Soit tu cries et tu meurs, soit tu te tais et tu vis, lui susurra-t-elle.
Elle appuya la lame de son couteau contre le cou de l’homme qui hocha la tête et écarta les mains, paumes vers le ut, pour exprimer son accord.
La jeune femme écarta doucement sa main.
- Vous ne savez point à qui vous vous en prenez, misérables dit le moine.
- Aux moines combattants, mon bon homme. On le sait, répondit Marc.
- Nous représentons l’autorité divine et impériale ! explosa le religieux.
- Chut… fit Aylis en appuyant à nouveau sa lame.
- Tu ne représentes que ce pour quoi tu crois, c’est tout. Mais ici, tu es chez moi et…
- Cette demeure a été réquisitionnée par l’Empereur car, si tu es bien Soters Marc, tu as bafoué ses lois en élevant des animaux interdits pour en faire commerce.
- Interdits par qui ? l’empereur, ou les moines ?
- Je ne vais point discuter avec toi du bien-fondé d’une décision impériale.
 Tu as raison ; d’une part, c’est plus sûr pour toi, d’autre part, ce serait une perte de temps. Par contre, ce que tu vas faire, c’est d’ordonner le rassemblement et le départ de tous tes hommes. Dans une heure, toute personne qui se trouvera encore dans mon exploitation sera considérée comme un intrus. Tu sais qu’il existe une loi contre les intrus.
Fais vite. Aylis, tu prends ce fusil et tu l’accompagnes. Noël, tu vas avec eux.
- Tu vas rôtir en enfer, Mare Soters ! explosa le moine.
- C’est ça, c’est ça…
-Tu vas rôtir en enfer et tes animaux maudits seront brûlés !
- Attends que les généraux de ton empereur les aient vus, mes animaux. Je doute qu’ils veuillent encore les brûler quand ils sauront de quoi ils sont capables. Allez, sors de mon lit et fais-moi partir tout le monde. Il te reste cinquante-cinq minutes.


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