La Compagnie de la Foudre (T1 La Trilogie des Orcs)

NICHOLLS Stan

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Regardez-moi ! Regardez l’orc !

Je lis dans vos yeux de la peur et de la haine. Vous me considérez comme un monstre, un prédateur des ténèbres, un démon dont vous parlez pour effrayer vos enfants.

Une créature à traquer et à abattre comme une bête. Le moment est venu de prêter l’oreille à la bête. Et de savoir qu’elle vit aussi en vous. Vous me craignez, mais je mérite votre respect. Maras-Dantia était notre royaume, celui des nains, des elfes et des autres races aînées, longtemps avant que votre espèce ne vienne le saccager. Longtemps avant que vous ne dévoriez notre magie et ne violiez l’âme de notre monde.

Ecoutez mon histoire. Regardez couler mon sang et remerciez les dieux. Remerciez-les que ce soit moi et pas vous qui aie manié l’épée. Remerciez les orcs nés pour se battre et destinés à ramener la paix !

L’avis de Cyrallen :

Une fois le premier volume de la trilogie "Orcs" terminé, la relecture du quatrième de couverture m’a fait l’effet d’une tromperie sur la marchandise. Dans le résumé et la présentation qu’on en fait, le lecteur est censé tomber brutalement dans un univers sombre, sans pitié, à la limite de tourner de l’œil devant les atrocités commises par ces êtres sanguinaires qu’on appelle communément orcs (quelque chose dans le style de Glen Cook avec ses mercenaires par exemple). Très bonne idée de l’auteur, qui prend le contre-pied de ce qui est couramment fait en fantasy. Ici, le lecteur prend parti pour un groupe d’orcs que rien ne prédispose au premier abord à attirer la sympathie.

Idée judicieuse, certes, mais l’objectif premier n’est pas atteint : rendre ces bestioles odieuses et justifiant leurs actes par la nécessité et leur instinct de survie n’est pas ce qui transparaît de ce premier volume, en ce qui me concerne.

Au contraire, plus on avance dans l’intrigue et qu’on se familiarise avec la troupe de renégats de Stryke, plus ces orcs ont un comportement humain. La troupe soigne ses blessés, élabore des plans assez complexes pour récupérer des artefacts, discute gentiment avec des exilés humains sans défense en leur offrant nourriture et boisson… Je veux bien qu’en apprenant à connaître les orcs on leur trouve des qualités (après tout, c’est une certaine forme d’organisation), mais là ça me semble franchement exagéré.

Les Orcs possèdent bien une propension aux d’intentions belliqueuses dans tout le volume, certes, mais toujours pour des raisons louables. Pas d’actions répréhensibles purement gratuites, rien que des propos civilisés et constructifs, ce qui me laisse un peu perplexe.

Mis à part le fait qu’on y trouve pas ce qu’on est venu y chercher, le premier volet des Orcs se laisse tout à fait lire : les scènes d’action ne manquent pas, ça se lit vite et bien, les généraux orcs importants pour la troupe possèdent des caractères bien trempés et réalistes, l’univers tient debout et l’intrigue est intéressante.

Si vous omettez de lire le quatrième de couverture, La Compagnie de la Foudre est un roman de fantasy qui se respecte, et sa lecture est la bienvenue pour faire un break entre deux romans plus complexes.

La trilogie "Orcs" :

1 - La Compagnie de la Foudre
2 - La Légion du Tonnerre
3 - Les Guerriers de la Tempête

Extraits :

1- Je vais être direct avec vous, Delorran : vous devez rapporter cet artefact coûte que coûte. Si vous ramenez également les Renards, tant mieux. Mais s’ils refusent de coopérer, Jennesta se contentera de leurs têtes. Connaissant vos antécédents avec Stryke, je suppose que ça ne vous posera pas de problème.
- Aucun général. Mais…
- Mais quoi ? Vous serez trois fois plus nombreux qu’eux. Ca semble convenable. A moisn que je n’aie choisi le mauvais capitaine pour cette mission ?
- Non, général, assura très vite Delorran. Mais le tableau de chasse des Renards est un des plus impressionnants de toutes les troupes de la horde.
- Je le sais bien. Voilà pourquoi je confie cette mission à mes meilleurs soldats.
- Je ne dis pas que ce sera impossible : seulement difficile.
- Personne n’a jamais prétendu le contraire. (Kysthan étudia d’un regard dur le visage volontaire de Delorran et ajouta :) Le taux de pertes que tolérera Sa Majesté, de votre côté comme de celui des Renards, est illimité.
- Général ?
- Faut-il que je vous fasse un dessin ? Vous sacrifierez autant de vies que nécessaire pour réussir votre mission.
- Je vois, fit Delorran, troublé.
- Et si vous rentrez sans trophée, elle vous condamnera tous à périr. D’une façon horrible, croyez-moi. En comparaison, perdre une partie de vos soldats et recevoir une promotion ne me semble pas si terrible. Sans compter que vous aurez enfin l’occasion de rendre à Stryke la monnaie de sa pièce. Évidemment, si vous préférez que je désigne quelqu’un d’autre…
- Non, général. Ce ne sera pas nécessaire.

2- Nous hurlerons et rugirons
Comme de vrais combattants orcs
À pleins poumons nous braillerons
Et reviendrons de nos batailles
Ivres de gloire et de ripailles.
Prenez vos armes les Renards,
Et déployez votre étendard !
Adieu délectables putains
Et belles damoiselles orcs.
Invitées d’honneur au festin
Nos épées boiront tout le sang
Qui ruissellera dans les champs.
Prenez vos armes les Renards,
Et déployez votre étendard !
Nous brûlerons et pillerons
Comme savent faire les orcs
Féroces nous arracherons
La tête du tronc rabougri
De nos limaces d’ennemis !
Prenez vos armes les Renards,
Et déployez votre étendard !
Dans la première des contrées
Livrées à la fureur des orcs
Une haute tour se dressait
Nous l’incendiâmes promptement
Volant le calice et l’argent.

Prenez vos armes les Renards,
Et déployez votre étendard !
Un fermier et sa tendre femme
Tombés entre les mains des orcs
Du couteau ont connu la lame
L’homme son or nous a donné
Pendant que sa mie rôtissait.
Prenez vos armes les Renards,
Et déployez votre étendard !
Lève haut ta chope de bière
À ton triomphe guerrier orc
Et vide-la d’une main fière !
Les lances des vaillants Renards
Des humains perceront le lard !
Toujours plus riches et plus gras
Du monde nous serons les rois !
Chanson de marche orc traditionnelle

3- Stryke ne distinguait plus le sol sous les cadavres.
Les hurlements des blessés et le fracas de l’acier l’assourdissaient. En dépit du froid, la sueur lui picotait les yeux. Les muscles en feu, tout son corps lui faisait mal et son pourpoint de cuir était constellé de sang, de boue et de morceaux de cervelle.
Et voilà que deux autres haïssables créatures roses et molles avançaient vers lui, une lueur meurtrière dans les yeux !
Il savoura l’intensité de cet instant.
La pas mal assuré, il trébucha et faillit tomber. L’instinct seul lui fit lever son épée pour parer la première attaque. Déséquilibré par la violence du choc, il parvint pourtant à dévier le coup.
Reculant d’un bond, il se ramassa sur lui-même, plongea sous la garde de son adversaire et lui enfonça son épée dans l’estomac. La lame remonta jusqu’aux côtes et des entrailles sanguinolentes dégoulinèrent de la plaie.
La créature regarda son ventre ouvert avec une infinie stupéfaction, puis s’écroula, raide morte.


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