Dystopia

MATHESON Richard Christian

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Qui dira l’angoisse de la baleine au spectacle de son compagnon massacré ? L’enfer que peut devenir un Los Angeles écrasé par la chaleur ? L’esprit de sacrifice dont il faut faire preuve pour devenir, grâce aux techniques chirurgicales les plus avancées, la sœur siamoise de l’homme que l’on veut arracher à une mort inéluctable ? Les terribles risques que l’on prend en jouant avec un inconnu à qui clignera les paupières ? Et les conséquences imprévues que peut entraîner la lecture d’une histoire à donner la chair de poule ?

Réponses en une trentaine de nouvelles (après les trente autres de Dystopia 1), où Richard Christian Matheson se révèle, pour reprendre l’expression de Stephen King, "de ces rares auteurs de combiner l’efficacité de la narration et l’originalité du style". D’une redoutable concision, et du coup, d’autant plus suggestifs, passant allègrement du gothique noir à la science-fiction, de l’allégorie au fait divers qui fait trembler le réel, ses récits ne se contentent pas de jouer avec les ressorts de l’horreur et du macabre ; ils désignent de façon saisissante les maladies de notre temps. "Dystopie : situation anormale d’un organe", dit le dictionnaire !

Richard Christian Matheson, fils de Richard Matheson, est né en 1953. Son objectif : se faire un deuxième prénom. Publicitaire, chercheur en parapsychologie, scénariste, producteur, batteur professionnel, auteur d’un roman (Cauchemar cathodique, paru chez Rivages et repris chez Denoël) et d’une centaine de nouvelles aux sujets et à l’écriture particulièrement originaux, il fait désormais parti des auteurs qui comptent dans le domaine des littératures de l’imaginaire.

L’avis de F. :

Des vieilles qui feuillètent des albums photos à la table d’un café, un amateur de jogging à l’entraînement, un employé modèle convoqué par son patron pour une promotion… rien que des situations banales en apparence. Mais tout à coup, en quelques mots, l’horreur surgit de ces situations a priori anodines.

Par son écriture très directe, parfaitement adaptée aux nouvelles courtes du recueil (moins d’une dizaine de pages par nouvelle), Matheson arrive à distiller un sentiment de malaise inattendu. Dommage que les nouvelles soient inégales : à coté de réussites comme Photos souvenirs, Rouge, Incorporation ou Troisième souffle, des nouvelles moins bonnes font malheureusement baisser le niveau global de ce recueil. Bien sûr, ce livre n’est pas indispensable, mais on aurait tort de se priver du plaisir d’une de ces nouvelles entre deux volumes d’un cycle plus "sérieux".

Ce livre est suivi de Dystopia 2 (octobre 2002). Pourquoi Flammarion a-t-il décidé de publier ces nouvelles en deux recueils minces et aérés, plutôt qu’en un seul gros volume ? (je n’ose pas croire que ce ne soit dû qu’à un calcul bassement commercial…)


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