Les visages d’Apollon

LORIENT Frédérique

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Dans un monde futur, les dirigeants politiques, protégés par une milice et dotés d’une technologie avancée, ont rejeté dans les bas-fonds de leur mégalopole une humanité souffrante, dépendante d’une drogue dure, exploitée par des bandes mafieuses.

Apollon, adolescent des beaux quartiers, ne devrait pas avoir d’autres problèmes que le culte de son corps et les amours faciles. Mais à la suite d’un pari, il tombe aux mains de petits truands qui le vendent à un réseau de résistants. Rejeté par les siens, le jeune homme apprend à souffrir, à lutter et… à aimer.

L’auteur :

Frédérique Lorient est née en Normandie en 1967. Mère de trois enfants, elle habite dans la Moselle où elle est professeur de lettres modernes. En peu de temps, elle s’est installée dans la cour des jeunes loups de la SF jeunesse, aux côtés de Fabrice Colin, Nathalie Legendre ou Christophe lambert.

L’avis de Cyrallen :

Tout commence dans un camp de vacances pour ados. Apollon et son ami César, tous deux jeunes et incroyablement beaux comme le reste des ados qui les entourent, décident de faire le mur. Ils trouvent le moyen de s’échapper de ce camp hyper-protégé pour enfants de dirigeants hauts-placés et rencontrent très rapidement un petit groupe menaçant de jeunes des bas quartiers.

Tout les oppose : physique ingrat, manières, conditions de vie… Dans leur fuite, Apollon ne tarde pas à se faire enlever par des opposants politiques qui soutiennent un généticien retenu prisonnier par l’état et qui réclament sa libération en échange de celle d’Apollon. L’échange tourne mal et Apollon, suite à un accident, est tout simplement rejeté par ses parents qui l’on déjà remplacé par son clone, puisque ce n’est plus "l’enfant parfait" dont tous les parents rêvent…

Au vu de l’illustration de couverture et des prénoms de dieux grecs et romains de ces ados en mal de sensations fortes, on se dit que l’on court à la catastrophe. Et puis assez rapidement, on comprend où l’auteur veut en venir. La citation de Jean Rostand en début d’ouvrage permet d’éclaircir le sujet : "La science a fait de nous des dieux avant même que nous méritions d’être des hommes".

"Les visages d’Apollon" est ainsi un hymne contre l’eugénisme et les manipulations génétiques qui finiraient par construire un "meilleur des mondes" à la Huxley. Le mérite de chacun et du travail est également mis en avant lorsque Apollon doit survivre dans les bas fonds avec Lou et se débrouiller par lui-même au milieu des mafias. La bêtise des générations dorées hyper protégées ainsi que celle des drogués des bas-quartiers entourent nos héros qui semblent être les seuls à garder un certain bon sens grâce à leurs efforts pour s’en sortir.

Un roman jeunesse qui marche donc dans la lignée du Meilleur des mondes d’Huxley et qui se lit de façon très agréable une fois la trame du roman lancée.

Extrait :

1 - Tu tiens vraiment à le savoir ?
- Oui.
- Très bien. Pendant que la population la plus défavorisée dépérit peu à peu en se nourrissant d’aliments bas de gamme, sans accès aux soins, dans des taudis pollués, les Elites font trier leurs gènes pour créer des enfants parfaits. depuis quelques années, ils parviennent même à obtenir tout ce qu’ils ont mis sur leur liste. Sexe, évidemment, mais aussi taille, couleur de cheveux et des yeux, capacités sportives, estimation du QI à l’âge adulte… que sais-je encore ? Ta génération est la première de cette série qui va arriver à l’âge adulte. Quand toi, tu auras des enfants, ce sera sans doute devenu habituel. Dans deux ou trois générations, tout ton monde trouvera cela parfaitement normal. On ne le cachera même plus.
- C’est impossible…" murmura Apollon.
Mais immédiatement , il comprit que Un disait la vérité. Tous ses camarades, sans aucune exception, étaient minces, musclés, beaux, intelligents, en un mot, parfaits.


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