Mille fois mille fleuves…

LEOURIER Christian

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

"Mille fois mille fleuves ont balayé la Terre, avant de se perdre en un seul océan…"

Choisie entre toutes par les Gardiens des Eaux pour être la nouvelle épouse du fleuve, Ynis doit quitter son village, s’initier aux mystères de la Cité Secrète, et apporter son tribut à la réincarnation du Vieux Saumon. Fascinée par les hommes oiseaux, dont on dit qu’ils sont un jour tombés du ciel, elle succombe au charme de Stern, qui prétend, lui, venir d’une planète lointaine. Mais la faute est si grave que les amants doivent fuir, tandis que le fleuve se venge de son épouse infidèle. Commence alors pour Ynis et l’homme oiseau une aventure qui les emmènera dans le monde inconnu des montagnes, une aventure et un amour qui dureront toute leur vie…

L’avis de Cyrallen :

Les quelques moments de poésie, surtout aquatiques, saupoudrés d’un léger voile de trouvailles mythologiques ne suffisent pas, à mon humble avis, à faire entrer pleinement le lecteur dans l’histoire. Les descriptions ne sont pas assez détaillées, les dialogues trop vite finis pour qu’une réelle sympathie (ou antipathie) s’installe envers les personnages, eux aussi trop peu développés à mon goût.

Il est vrai que Mille fois mille fleuves… n’est pas un long roman, mais il manque le petit plus qui excite l’imagination et donnerait à ces hommes oiseaux venus d’ailleurs en quête du grand Rassemblement la dimension d’ambiguïté qui leur revient.

Extraits :

1- Pour cette veillée, Gwener avait réservé la part la plus merveilleuse de son récit : son escale aux îles Vermeilles. Là-bas, nul besoin de cultiver le sol ; de toutes les vallées, les marchandises affluent en si grand nombre qu’on a peine à imaginer quels efforts coûtent les moissons. Aussi les cités ne sont-elles pas construites sur des pilotis ; leurs fondations s’ancrent sur des îlots protégés des crues par tout un ensemble de digues et de murailles. Plus étonnant encore, comme elles n’ont pas besoin d’être légères, toutes les constructions sont en pierre.

2- Ce matin, l’appel des crieurs a ricoché sur les eaux. Les flotteurs de bois seront là dans deux jours. Maints récits courent sur ces bûcherons farouches, qui descendent des montagnes à califourchon sur les tronc dont nous, hommes de fleuves, avons besoin pour bâtir nos digues et nos maisons. Ils sont taiseux, voire contempteurs. Ils ne nous ressemblent pas, et adorent des dieux cruels, des dieux des terres sèches. On les croit volontiers voleurs, méprisants qu’ils sont de la justice du Vieux Saumon. Pourtant ils savent des histoire inouïes, eux qui assistent à la naissance des rivières.

3- Parfois, nous traversons un ruisselet. J’éprouve à le voir cet attendrissement que l’on ressent devant un nouveau-né.

4- Naguère, j’avais peur de l’obscurité. La nuit, sur un fleuve, c’est le temps des bruits inhumains. Les murmures de l’eau. Le saut de bêtes ignorées. Le ricanement des génies. Le cri des rapaces. Le complot des roseaux. Aujourd’hui, le noir m’apaise. Mais mes paupières s’alourdissent. La fatigue m’emporte. Je lutte pour ne pas lui céder.


Réactions sur cet article

Aucune réaction pour le moment!



 
Propulsé par SPIP 1.9.2g | Suivre la vie du site RSS 2.0