Épées et démons (T1 Le Cycle des Epées)

LEIBER Fritz

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Par-delà les abîmes du temps et les dimensions inconnues rêve le monde antique de Nehwon, avec ses tours, ses crânes et ses joyaux, ses cavaliers, ses sortilèges et ses épées. C’est là que, loin au sud, aux bouches sableuses du fleuve HIal, entre la Mer Intérieure et le Grand Marais Salé, se dresse la métropole de Lankhmar, aux murs massifs, aux rues sinueuses, pleine de voleurs, de prêtres tondus, de magiciens maigres et de marchands bouffis. La Cité de la Toge Noire était un lieu de rencontre approprié pour Fafhrd et le Souricier Gris, ces deux crapules fantasques. A travers le brouillard, à la lueur des torches lointaines, ils se jetèrent un regard de défi. Fafhrd, un barbare des Déserts Froids, on le voyait bien. Le Souricier, plus mystérieux, mais qui faisait penser à des espaces brûlés de soleil. Deux fragments d’un même héros. Leur amitié serait plus longue que mille quêtes. Mais ils ne le savaient pas encore.

Fritz Leiber jr. est né à Chicago en 1910 d’une famille d’acteurs shakespeariens. Cultivant à la fois la science-fiction, le fantastique et l’épopée fantastique (« heroic fantasy »), c’est un rêveur souriant qui aime jouer avec la peur, l’illusion, l’humour et la tendresse. Ses guerriers nostalgiques parcourent le monde en cherchant l’impossible. Ils ont le sens du paradoxe et du bizarre comme l’auteur lui-même auquel Alain Dorémieux a consacré un Livre d’Or très remarqué. On a dit qu’il a atteint le sommet de son art dans Le Cycle des Épées.

Contenu :

- Entrez (Induction, 1970)
- Les femmes des neiges (The snow women, 1970)
- Le rituel profané (The Unholy grail, 1962)
- Mauvaise rencontre à Lankhmar (Ill met in Lankhmar, 1970)

L’avis de Philémont :

Nehwon, anagramme de nowhen (hors du temps), et référence à Samuel Butler et à son Erewhon (1872), est un monde unique. Il est composé de différents royaumes disséminés autour de la Mer Intérieure. Au Nord, il s’agit du verdoyant Pays des Huit Cités, à l’Est on trouvera les cavaliers Mingols qui sillonnent les steppes et le désert. A l’Ouest on voguera sur la Mer Extérieure prometteuse d’inconnu et de mystères.

Et au Sud de Nehwon, Lankhmar est une ville gigantesque dirigée officiellement par un Roi, officieusement par les Guildes, la plus puissante de ces dernières étant la Guilde des Voleurs. L’atmosphère de Lankhmar est pour le moins sordide : entre son architecture et sa structure labyrinthique, les marchands véreux, les voleurs sans foi ni loi, les nobles décadents, les magiciens pervers et les prêtres opportunistes, tout est réuni pour faire de cette capitale un personnage à part entière du Cycle des Épées.

Quant à Fafhrd (prononcez Faf-erd) et le Souricier Gris, les personnages de chair et d’os du cycle, autant laisser à leur créateur le soin de les présenter lui-même : "Fafhrd et le Souricier Gris sont des durs. Des durs de durs. Et pourtant chacun d’eux porte en lui une parcelle d’humanité et ce petit éclat de diamant que l’on nomme l’esprit d’aventure. Ils boivent. Ils festoient. Ils braillent. Ils volent. Ils jouent. Ils courent les filles. Et sûrement, lorsqu’ils tirent l’épée, ce n’est pas toujours pour la meilleure cause. Entre eux et les traîtres, il n’y a parfois que l’épaisseur d’une ombre."

JPG - 69.6 ko

Le Cycle des Épées lui-même se compose d’un roman et de 36 nouvelles de longueur variable, écrits et compilés en sept volumes par Fritz Leiber. Le tout a été écrit entre 1939 et 1987, soit en près d’un demi siècle, ce qui l’a conduit bien vite au statut de classique de la Fantasy.

Le cycle est consacré aux aventures de Fafhrd et du Souricier Gris à travers Nehwon, et au-delà… Comme nous l’a dit Fritz Leiber il ne s’agit pas de héros classiques. Ils ne sont pas exempts de défauts, et sont surtout profondément humains, souvent à la limite de la maladresse. Cela permet aussi à l’auteur d’insuffler à ses différents textes un humour décapant, et au lecteur d’être charmé par l’originalité de ce cycle.

Quant au style de Fritz Leiber, sans être grandiose, il n’en est pas moins agréable. On regrettera simplement que certains textes sont des nouvelles de commande conçues pour faire du liant entre les différents épisodes des aventures de Fafhrd et Souricier. Elles sont, sans surprise, d’une qualité moindre par rapport aux textes plus anciens, certaines d’entre elles étant carrément obscures et très largement dispensables.

Il n’en reste pas moins que Le Cycle des Épées est cohérent de bout en bout et demeure un excellent moment de lecture que tout amateur de Fantasy se doit d’avoir lu au moins une fois pour son originalité et son apport au genre.


Réactions sur cet article

Aucune réaction pour le moment!



 
Propulsé par SPIP 1.9.2g | Suivre la vie du site RSS 2.0