Des fleurs pour Algernon

KEYES Daniel

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Il s’appelle Charlie Gordon, c’est un simple d’esprit, un minable, employé aux plus basses besognes dans une usine. Algernon , elle, est une souris de laboratoire et le traitement du pr. Nemur et du Dr Strauss vient de décupler son intelligence. Les deux savants tentent alors d’appliquer leur découverte à Charlie avec l’assistance de la jeune psychologue Alice Kinnian.

C’est bientôt l’extraordinaire éveil de l’intelligence de ce cerveau demeuré. Charlie découvre avec passion un monde dont il avait toujours été exclu, et l’amour qui ne tarde pas à naître entre Alice et lui achève de le métamorphoser.

Mais un jour, les facultés supérieures de la souris Algernon déclinent. Pour Charlie commence alors le drame atroce d’un homme qui peu à peu se sent retourner à l’état de bête.

L’avis de Cyrallen :

Porté à la télévision et au cinéma sous le titre de "Charly", Des fleurs pour Algernon est un roman sensible, rempli aussi bien d’humanité que de cruauté. On le lit avec passion, en suivant avec un certain voyeurisme les transformations mentales qui s’effectuent en Charlie, ses prises de conscience subites ou à long terme, ses relations de plus en plus ambiguës avec son entourage passé comme présent qui ne sait bientôt plus s’il faut le considérer comme un idiot ou un génie, et enfin sa régression dramatique.

Une fois le concept d’expérience médicale avant-gardiste posée, ce roman semble beaucoup moins SF qu’il n’y paraît, nous en apprenant beaucoup sur nous-même et notre société. Le fait que Charlie, le roman étant à la première personne, truffe ses premiers comptes rendus de fautes ne fait que rajouter au réalisme de la situation. La SF, c’est aussi et surtout de petits chef-d’œuvre comme Des fleurs pour Algernon : à lire absolument !

Extrait :

La République de Platon, en préface :

Mais si on avait quelque bon sens, on se rappellerait que la vue peut être troublée de deux manière et pour deux causes : quand on passe de la lumière à l’obscurité, ou bien le contraire, de l’obscurité à la lumière. Si l’on réfléchissait que cela se produit de même pour l’âme, toutes les fois que l’on verrait l’une d’elles dans le trouble, incapable de distinguer quelque objet, on ne se mettrait pas à rire ; on se demanderait plutôt si, faute d’accoutumance, elle ne se trouve pas aveuglée en arrivant d’un séjour plus lumineux, ou au contraire, si sortant d’une ignorance opaque vers la lumière de la connaissance, elle ne se trouve pas éblouie par des rayons trop éclatants pour elle. Dans le premier cas, on lui ferait des compliments pour sa façon de vivre et de sentir ; dans le second, on la plaindrait, et si l’on s’avisait de rire, ce serait avec plus d’indulgence qu’à l’égard de l’âme qui descendrait du séjour de la lumière.


Réactions sur cet article

  • Des fleurs pour Algernon
    18 juin 2010, par Ellcrys

    Mon avis : Une chose est sûr, c’est qu’en ouvrant ce roman de science-fiction, je ne m’attendais aucunement à ça. Il faut dire que c’est mon premier livre de science-fiction et, je pensais que ce genre était très scientifique ainsi que spacial (vaisseaux, planètes, voyages interstellaires…). Or, le roman de Daniel Keyes est beaucoup plus que cela.

    Charlie Gordon est un homme d’une trentaine d’année, attardé, qui travaille dans une boulangerie où il fait le ménage et les livraisons. Il va aussi à l’école pour personnes déficientes mentalement, où il essaye tant bien que mal d’apprendre à lire et à écrire. Au début du roman le centre de recherche Beeckman propose (enfin bon difficile d’accepter ou non une telle demande, quand on ne comprend pas 50% de ce qui nous est dit) à Charlie une opération senser le rendre plus intelligent, comme il en a été pour la souris Algernon. C’est le rêve le plus cher de Charlie, de devenir intelligent. Il accepte donc, avec l’aide des différents médecins et de Mlle Kinnian, son institutrice. Dès lors les changements s’opèrent…

    Il n’est pas facile d’être une personne mentalement déficiente dans la société, mais il n’est pas facile non plus de devenir trop intelligent. Charlie Gordon est un personnage extrêmement attachant, j’avais envie de le protéger, de le rassurer, d’être là pour lui… J’ai eu de mauvaises sensations à propos du professeur Némur, des différents médecins, qui considère ce cher Charlie comme un cobaye, au même titre que cette souris fascinante qu’est Algernon ; ces médecins me mettaient mal à l’aise. Bien plus qu’un simple de livre de science-fiction, ce roman dénonce les moeurs d’une société où être différent fait peur. J’ai été peinée et déçue par le comportement des sientifiques qui considéraient Charlie comme une bête, ou par les gens qui l’entouraient et qui le rejetaient, qu’il soit idiot ou intelligent. Vous l’aurez bien compris, même si ce n’est pas un coup de coeur, se livre m’a fait passer un excellent moment, il m’a tenu en haleine jusqu’au bout et l’écriture de Daniel Keyes est belle et passionnante. Un bon roman de science-fiction qui me donne envie de continuer avec ce genre littéraire.




 
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