L’arbre de l’Ete (T1 La Tapisserie de Fionavar)

KAY Guy Gavriel

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen
Mis à jour le jeudi 28 août 2008

Quatrième de couverture (Pygmalion) :

Ils sont cinq, femmes et hommes, tous vivant à Toronto au Canada ; ils sont jeunes, étudiants ou déjà dans la vie active, tous rationnels. Or les voici projetés dans Fionavar, le Grand Univers dont le nôtre n’est qu’une ombre bien pâle !

Malgré la protection offerte par Mantel d’Argent le magicien, ils sont aussitôt pris dans les premières escarmouches de la guerre qui oppose les forces des Lumières à celles des Ténèbres. Car Rakoth Maugrim, le dieu renégat, a trouvé moyen de se libérer de sa prison millénaire… Avec dextérité, Guy Gavriel Kay tisse, dans l’arbre de l’été, premier volet de la Tapisserie de Fionavar, une intrigue complexe et surprenant où surgissent tour à tour des esprits des bois et des eaux, des animaux surnaturels et une magie titanesque, celle des dieux de l’univers de Fionavar…

Quatrième de couverture (J’ai Lu) :

Dave, Kim, Jennifer, Kevin et Paul sont étudiants à Toronto. Une petite vie bien réglée, un avenir tout tracé. Jusqu’au jour où, alors qu’ils sont venus assister à une conférence, ils se retrouvent projetés en Fionavar, le Grand Univers dont le nôtre n’est qu’une ombre bien pâle ! Malgré la protection de Mantel d’Argent le magicien, ils sont aussitôt pris dans les premières escarmouches de la guerre qui oppose les forces des Lumières à celles des Ténèbres. Car Rakoth Maugrim, le dieu renégat, a trouvé moyen de se libérer de sa prison millénaire…

L’avis de F. :

Un groupe d’étudiants moyens d’une université américaine est un jour contacté par un puissant magicien venant d’un autre monde. Il vient leur demander leur aide car eux seuls peuvent sauver le monde de Fionavar (rien que ça ?). Hop, après une téléportation, ils se retrouvent dans un monde de fantasy très classique avec un grand méchant horrible à souhait qui fait des siennes. Ils auront droit à quelques quêtes classiques (aller chercher un puissant artefact etc…) avant d’aller chez le méchant pour lui raconter leur vision des choses.

Dire que Kay a travaillé avec Tolkien…

On oscille sans cesse entre le ridicule risible et le pitoyable consternant. Les armées des ténèbres sont trop fortes ? Allons vite chercher le roi Arthur sur terre pour qu’il vienne leur buter le train. Comment faire pour apaiser les divinités ? Attachons un type à l’arbre sacré et attendons que ça passe. Bref, c’est un mélange bâtard des clichés les plus usés de la fantasy, avec quelques recettes éhontées (aller prendre les héros dans le monde "réel" avant de les envoyer dans le monde de la fantasy). C’est vraiment le mélange fantasy/monde réel qui fait que l’histoire n’est absolument pas crédible.

JPG - 14.9 ko

L’avis de Philémont :

J’ai lu La Tapisserie de Fionavar après Les Lions d’Al-Rassan dont j’ai pu dire ici tout le bien que j’en pense. Outre passer un bon moment, il s’agissait pour moi de me rendre compte de ce que la qualité d’écriture de Kay pouvait donner dans un univers purement Fantasy. Mon verdict est sans appel : déception !

L’idée de départ (cinq étudiants qui se retrouvent entraînés dans un monde parallèle, on ne sait trop pourquoi…) m’a déjà tout de suite fait penser aux séries B de nos écrans de cinéma ; certes cette littérature de seconde zone est nombreuse dans le genre, mais de la part de Guy Gavriel Kay je ne m’y attendais pas vraiment. Ensuite, comme le dit F., l’auteur use et abuse des clichés les plus gros de la Fantasy, en particulier ceux initiés par Tolkien. Enfin, l’utilisation d’Arthur, Lancelot et Guenièvre comme "invités-surprise" est tout simplement ridicule ; inutile donc de préciser que l’on est bien loin de Chrétien de Troyes. Reste la qualité d’écriture de Kay, heureusement. On ressent bien que la technique narrative est identique à celle utilisée dans Les Lions d’Al-Rassan, en particulier celle des légers flash-back d’une scène à l’autre. Ils sont censés aider le lecteur à bien suivre les actes et la psychologie des cinq personnages principaux. Mais dans La Tapisserie de Fionavar cela donne plus une impression de confusion que de clarté, en particulier dans Le feu vagabond.

A la décharge de Guy Gavriel Kay il faut savoir que cette trilogie est son oeuvre de jeunesse. Le premier volume a été publié en 1984, les deux suivants en 1986, alors que Les Lions d’Al-Rassan, par exemple, a été édité pour la première fois en 1995. On remarque même une évolution positive à la lecture des trois volumes de La Tapisserie de Fionavar : d’un "roman de gare" (L’arbre de l’été), on passe à un roman confus (Le feu vagabond) puis à un roman nettement mieux construit (La voie obscure). Si la trilogie entière avait été du niveau du troisième volume j’aurai revu mon évaluation nettement à la hausse. Mais, en l’état, je ne peux que déconseiller La tapisserie de Fionavar au lecteur qui a envie de découvrir Guy Gavriel Kay ou la Fantasy.


Réactions sur cet article

Aucune réaction pour le moment!



 
Propulsé par SPIP 1.9.2g | Suivre la vie du site RSS 2.0