La guerre éternelle

HALDEMAN Joe

Article publié le samedi 29 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

En 1997, un de ses astronefs ayant été détruit dans la constellation du Taureau, la Terre décide de se venger. On enverra contre l’ennemi un contingent d’élite.

Avec d’autres, William Mandella, étudiant surdoué, est enrôlé et soumis à un entraînement si inhumain que beaucoup en meurent. Il survit, lui, combat dans l’espace et sauve encore sa peau. Il va rentrer…

Paradoxalement, le plus dur l’attend… Aux confins de l’univers, il a franchi sans le savoir des portes de distorsion spatio-temporelle. Sur Terre, des siècles ont, en fait, passé !

William Mandella est seul, paumé, sans plus rien de commun avec ce monde autre, cet univers inconnu…

L’avis de Cyrallen :

Depuis la découverte des collapsars, véritables ponts entre les différents points de l’espace, les navettes de reconnaissance habitées n’en finissent pas d’agrandir le champ d’exploration humaine.

"On faisait accompagner les vaisseaux par une sonde automatique qui suivait à quelques millions de kilomètres. Nous connaissions l’existence d’épaves gravitant autour des collapsars. La sonde reviendrait nous renseigner si le vaisseau se payait une planète-portail à n’importe quel pourcentage de la vitesse de la lumière. Cet accident-là n’est jamais arrivé.

Mais, un jour, une sonde est revenue seule. On a dépouillé son enregistrement et il est apparu que la fusée des colons avait été prise en chasse par un autre vaisseau et avait été détruite. C’est arrivé près d’Aldébaran, dans la constellation du Taureau ; comme "Aldébaranien" est difficile à prononcer, on a appelé l’ennemi "Tauran"."

Commence alors une guerre qui va durer plus de mille ans, opposant un ennemi tantôt inoffensif, tantôt plus que redoutable, aux élites engagées de gré ou de force par l’AENU, l’Armée d’exploration des Nations unies, dans laquelle le soldat puis officier William Mandella se trouvera ballotté de planète-portail en champ collapsar, chaque voyage l’éloignant dans le temps un peu plus des siens et de la Terre qu’il a connue.

Ayant reçu le prix Hugo et Nebula en 1976, La guerre éternelle fait la part belle à l’aventure, que ce soit sur des planètes infiniment éloignées avec des combats étonnants, ou sur la Terre qui a largement eu le temps de changer de visage quelques siècles plus tard. Les équipement, en particulier la combinaison de survie à la fois indispensable mais aussi mortellement dangereuse, donnent paradoxalement une dimension vulnérable à ceux qui la portent dans les milieux hostiles rencontrés.

Souvent opposé au Étoiles, garde à vous ! de Robert Heinlein, La guerre éternelle ajoute une pierre à la dénonciation de la guerre et de la folie humaine qui en est à l’origine. Le style d’écriture est très agréable et fait souvent travailler les zygomatiques, pour ne rien gâcher :)

Extraits :

1- Le sergent-chef Cortez offrait un autre spectacle : un vrai film d’épouvante. Il avait le crâne rasé et complètement déformé, aplati sur un côté, là où visiblement on lui en avait ôté une partie. Son visage basané semblait fait de rides et de cicatrices. Il lui manquait la moitié de l’oreille gauche et ses yeux étaient aussi expressifs que les boutons de commande d’une machine. Quand à son ensemble bouc et moustache, on aurait dit qu’une chenille blanche faisait le tour de sa bouche. Chez n’importe qui d’autre, son sourire gamin eût été agréable, mais c’était la créature la plus repoussante et la plus immonde qu’il m’ait été donné de voir. Pourtant, si, faisant abstraction du visage, on considérait le mètre quatre-vingts restant, le sergent-chef Cortez aurait pu poser pour la photo "après" d’une publicité culturiste.

2- Ceci entraîna, en 1996, l’Acte de Conscription des Élites et la levée du contingent le plus "choisi" de l’histoire de la guerre. Et nous en étions là, cinquante hommes et cinquante femmes, avec des Q.I. du plus de 150, des corps doués d’une santé et d’une force exceptionnelle, à patauger élitairement dans la gadoue du Missouri central, nous perdant en considérations sur l’utilité de notre savoir-faire en matière de ponts dans des mondes où rien n’est liquide si ce n’est, par endroits, l’hélium en mares résiduelles.

3- Le premier corps à corps vit à l’œuvre les bâtons à deux bouts. C’étaient des barres de métal de deux mètres de long effilées aux deux extrémités en forme de lames dentelées à deux tranchants. Contre ces armes, la méthode employée par les Taurans ne manquait pas de sang-froid - ou de bravoure, si c’est ainsi que tu vois les choses. Il se contentaient d’agripper la lame et de mourir. Pendant que le soldat humain tentait de dégager son arme de l’étreinte du mort, un sabreur tauran, armé d’un cimeterre de plus d’un mètre, s’avançait et le tuait.


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