Les Chroniques des Crépusculaires

GABORIT Mathieu

Article publié le vendredi 28 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Il existe un endroit occulte, source de nombreuses légendes, que l’on nomme Souffre-jour. Niché sous l’ombre éternelle d’un arbre gigantesque, c’est un collège où les maîtres d’armes et de magie enseignent les arcanes d’un pouvoir étrange. Plongé dans cet univers mystérieux, Agone, fils du défunt baron de Rochronde, se retrouve confronté aux forces les plus obscures. Tantôt élève, tantôt conspirateur, il tente de survivre au centre d’un écheveau d’intrigues qui convergent vers un dessein caché : qui sont ces mages de l’Éclipse qui hantent les abord du collège ? Qui est l’énigmatique Diurne, dissimulé aux tréfonds de l’Arbre noir ? Agone doit se battre s’il ne veut pas sacrifier son idéal. Ses cauchemars le rattrapent… Trouvera-t-il son salut dans le pouvoir de l’Accord, dans la musique de l’esprit ? L’avenir du royaume est entre ses mains, une poigne fermement accrochée à une rapière dotée d’une arme…

Ainsi commencent Les Chroniques des Crépusculaires, la genèse d’un monde flamboyant, peuplé de créatures étranges, tiraillé par les conflits des nobles et des mages avides de puissance, et enchanté par l’inoubliable magie des Danseurs.

L’avis de Cyrallen :

Une bonne partie de la panoplie de personnages utilisés en fantasy est réunie dans cette trilogie, avec ses lutins, farfadets, gargouilles, mages et autre ogres du même acabit. Les péripéties d’Agone de Rochronde entraînent le lecteur en des lieux assez originaux et insolites, mais il manque quelque chose, peut-être est-ce un souffle épique ou bien la psychologie des personnages qui est souvent laissée de côté : on a du mal à s’identifier aux personnages.

Les actions, au lieu d’être vécues en même temps que le héros, sont souvent vues à la troisième personne, sans qu’on y soit réellement impliqué. On remarquera un certain nombre de clins d’œil à d’autres personnages célèbres, comme le Elric blafard de Moorcock.

Les Chroniques des Crépusculaires restent tout de même un bon moment de lecture, avec pas mal d’inventions ingénieuses et en particulier celle des magnifiques Danseurs.

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Livre I : Souffre-jour
Livre II : Les Danseurs de Lorgol
Livre III : Agone

Extrait :

1- Tu crois, comme une immense majorité, que la magie est affaire de rituel ou d’alchimie. Seulement, ces croyances sont entretenues avec soin pour masquer une magie beaucoup plus complexe qui n’a rien à voir avec tous ces récits d’ignorants. Elle ne nous appartient pas, mon ami.
L’homme n’a jamais été que son serviteur. Nous l’avons domestiquée, pour ainsi dire, jamais créée. J’insiste là-dessus : le mage n’est pas un créateur. Il se contente de révéler la magie, de lui donner une réalité agissante. Il est l’heure pour toi de connaître les véritables artisans.
Sur ces mots, il leva les yeux. A l’orée du plafond, recouvert en partie par le lierre, un lambris de marbre courait autour de la pièce. Je suivis son regard et la vis…
C’était une petite créature blanchâtre qui dansait avec une aisance extraordinaire sur le relief du lambris. Elle parut se douter que l’on parlait d’elle et descendit le long du lierre. Elle rejoignit Sarne et se hissa sur ses genoux.
Je n’avais jamais rien vu de tel. Son corps humanoïde, d’une taille d’environ dix pouces, luisait d’une blancheur éclatante. Elle était asexuée avec un visage en ovale aux reflets laiteux, percé de deux petits points anthracites. Ses yeux ? Ils avaient la grosseur d’un chas d’aiguille et j’étais bien incapable de discerner la pupille ou l’iris. Toutefois, ce regard en était un. Je tressaillis lorsqu’il me sembla le croiser.
La créature se tenait à présent sur la paume de Sarne qui l’approcha de mon visage tout en murmurant :
- Le magie, Agone. C’est elle, uniquement elle… (…) Ces créatures génèrent la magie. Nous ne savons rien de leurs origines. Des générations de mages ont tenté de percer leur secret, mais rien n’y a fait. Comme un musicien sans son instrument, tu ne peux exercer la magie sans elles. Tout cela est encore un peu mystérieux pour toi mais tu vas comprendre. Regarde son corps, admire sa perfection. On le dirait taillé dans du marbre, d’une pureté inégalée. Ce corps n’est fait que pour la danse, Agone, et nous appelons ces créatures les "Danseurs". Vois-tu où je veux en venir ? L’effet magique découle directement de leur danse, des mouvements qu’ils exécutent.

J’étouffais un cri de stupéfaction. La danse commandait à la magie… J’hésitait entre l’enchantement et une profonde déception. J’avais imaginé une magie sombre et grondante. Je la découvrais aux mains de minuscules danseurs…


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