Le Corps et le Sang d’Eymerich T3

EVANGELISTI Valerio

Article publié le vendredi 28 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Le Sherlock Holmes de la Sainte Inquisition est de retour : l’impitoyable Nicolas Eymerich, terrible destructeur des infidèles, s’attaque à un nouveau mystère dans ce troisième roman consacré à ses aventures. Cette fois, l’enquête d’Eymerich le conduit en France en 1358, à Castres, où le Grand Inquisiteur devra combattre le règne de terreur des "Masc", une secte aux rites impies et sanglants. Mais les conséquences de son intervention dans la cité, où la lutte pour le pouvoir fait rage entre les Montfort et les Armagnac, dépasseront de loin l’éradication d’une bande d’hérétiques. Car devant l’inquisiteur se dresse le spectre de la Mort Rouge…

Naviguant toujours aussi habilement entre le futur et le passé, Le Corps et le Sang d’Eymerich est peut-être l’aventure la plus cruelle de l’intransigeant père dominicain. Des aveuglements de l’Inquisition au racisme du Ku Klux Klan, de la guerre d’Algérie à l’assassinat de Kennedy, d’effrayants parallèles historiques s’y dessinent.

Le public italien a réservé un véritable triomphe à l’inquisiteur Eymerich et aux romans de Valerio Evangelisti qui le mettent en scène. La saga de cet anti-héros devenu un véritable personnage-culte a déjà remporté le prix Urania en Italie, ainsi que le Grand Prix de l’Imaginaire et le Prix de la Tour Eiffel en France.

L’avis de Cyrallen :

Faisant référence aux aventures précédentes d’Eymerich avec l’hérésie cathare, l’organisation de la RACHE et des personnages secondaires, c’est un Nicolas Eymerich au mieux de sa forme et totalement maître de sa puissance qui nous attend.

Incroyablement bien ficelés, faisant une fois de plus appel à la biologie, les indices et énigmes se répondent d’une période de l’histoire à l’autre, sont complémentaires et contribuent à éclaircir les évènements plus que morbides et pessimistes auxquels sont confrontées les différentes époques.

Où l’on constate que les hommes sont aussi fous dans le passé que dans le présent ou le futur. Beaucoup de passages sont peu ragoûtants, à la limite du "gore", et Eymerich se révèle encore plus impitoyable que jamais.
Âmes sensibles s’abstenir…

Extraits :

1- De quoi s’agit-il, alors ?
- Il semble qu’à Castres prolifère un culte malsain, basé sur la profanation du sang. Quelque chose qui tient de la sorcellerie, diabolique au-delà de l’imaginable. Les adeptes en sont appelés masc, terme générique que les gens de ces régions adoptent pour tout ce qui leur inspire de la terreur. Jusqu’à présent, aucun de ces masc n’a été capturé.
Eymerich éprouvait une inexplicable répugnance, comme si cette atmosphère humide et étouffante infiltrait du froid dans ses os.
- Profanation du sang, vous dites. Entendez-vous le sang consacré ?
- Non. Je ne puis vous en dire beaucoup plus, car ces masc restent enveloppés dans l’ombre. Mais il semble qu’ils répandent une maladie surnaturelle, qui pénètre dans les veines et conduit rapidement à la mort. Une espèce de peste que, dans ces régions, on appelle la "mort rouge".
- Sorcellerie, commenta Eymerich avec un léger haussement d’épaules.

2- Les premiers bois une fois atteints, Eymerich changea d’humeur. Il retint son cheval et se plaça à hauteur du père Corona.
- D’ici peu, nous rencontrerons le premier des cinq pouvoirs qui règnent sur Castres, annonça-t-il avec une sorte d’allégresse.
- Et quels sont donc les quatre autres ?
- L’évêque, le bailli, l’abbé et ce Guy de Nayrac dont vous m’avez parlé. Il y a pléthore de marionnettes, dit-il en serrant les lèvres. L’important est de repérer les fils.
Le père Corona ferma à demi les yeux.
- Me permettez-vous une observation, magister ?
- Certainement.
- Vous semblez manœuvrer les hommes comme des points sur un échiquier. De plus…
- Concluez. De plus ?
- …vous ne paraissez pas faire grand cas des pions perdus. Par exemple Raymond et notre tertiaire.
Le père Corona regarda son compagnon, craignant d’en avoir trop dit.
- Naturellement, en disant cela, je ne veux pas…
- Oh, de fait, je ne m’offense pas, mon ami, dit Eymerich avec un rire presque jovial. Il y a beaucoup de vrai dans votre remarque. Mais nous servons un dessein qui va au-delà des personnes singulières, et cela peut nous conférer l’apparence du cynisme. En réalité, nous sommes contraints de jouer sur un échiquier énorme, où chaque pion n’a qu’une valeur bien transitoire.
La réponse ne sembla pas satisfaire le père Corona, qui s’apprêta à répliquer. Mais à cet instant apparurent sur la route quatre soldats à cheval arborant la croix rouge sur champ blanc.


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