Isolation

EGAN Greg

Article publié le vendredi 28 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Depuis trente-trois ans, l’humanité vit en quarantaine. Elle a été isolée par la Bulle, cette sphère parfaite qui entoure désormais le système solaire et a brusquement occulté les étoiles. Quel rapport peut-il y avoir entre la Bulle et la disparition de Laura Andrews, jusque-là enfermée dans un asile où la condamnait son infirmité mentale ? Est-ce l’âge de Laura, trente-trois ans ? Aurait-elle été conçue le jour de l’apparition de la Bulle ? A-t-elle de ce fait intéressé les « Enfants de l’Abîme », ou a-t-elle été kidnappée par l’Ensemble, une étrange multinationale aux moyens et aux buts inconnus ? C’est ce que doit découvrir Nick Stavrianos, détective privé chargé de retrouver Laura Andrews…

Avec Isolation, Greg Egan plonge ses lecteurs dans un futur hyperréaliste, bouleversé par de nouvelles technologies et de nouvelles religions, leur proposant ainsi un mélange de thriller désabusé et de science-fiction spéculative tel qu’on n’en avait plus lu depuis le Blade runner originel de Philip K. Dick.

Greg Egan est australien. Ses nouvelles vertigineuses ont été, pour partie, publiées en France par Bifrost, DLM éditions, Étoiles vives. Deux de ses cinq romans ont parus dans la collection Ailleurs et demain : La cité des permutants et l’Énigme de l’univers.

Mais qui est ce mystérieux Greg Egan, dont il n’existe aucune photo connue ? Il aurait été programmeur pour le milieu hospitalier… _ Néanmoins une chose est sûre, il ne lui a fallu qu’une dizaine d’années pour révolutionner la science-fiction au point d’être considéré comme l’auteur le plus novateur de sa génération.

L’avis de F. :

Greg Egan est connu pour faire des romans de science-fiction qui exploitent des notions scientifiques très poussées, les rendants difficiles d’accès au novice. Isolation ne déroge pas à la règle.

Après une première partie assez classique de cyberpunk où l’auteur décrit notamment le fonctionnement des mods, micro robots qui permettent d’augmenter les fonctions cérébrales de son porteur, Egan entame le vif du sujet en décrivant une théorie que nous ne dévoilerons pas, mais dont les portées sont à l’échelle de l’univers.

Il est plutôt conseillé de se souvenir des bases de la mécanique quantique (le chat de Schrödinger, vous connaissez ?) pour pouvoir pleinement profiter de ce roman.

Les personnes réticentes à la physique pourront tout de même lire ce livre avec plaisir en sautant les quelques pages les plus ardues et en se concentrant sur l’intrigue, même s’il est dommage de passer à coté du principal attrait de ce livre.

L’avis de Jéjé :

Greg Egan est quelqu’un qui fait mal à la tête. L’histoire est… simple. La terre, dans un futur quasi-proche, est isolée par une mystérieuse anomalie, une bulle qui enferme le système solaire, placée en quarantaine pour des raisons inconnues.

Le roman est centré sur le héros, qui mène une enquête sur la disparition d’une jeune handicapée mentale.

Pour cela, il utilise ses "mods". Véritables programmes d’aide et de support informatique directement chargés dans le cerveau, ces mods amplifient les capacités, modifient les perceptions, les comportements, même l’aspect physique. C’est là qu’à mon avis, le roman a toute sa valeur.

Qui suis-je après avoir acquis ce mod ? Est-ce toujours "moi" ? Moi + le mod ? Le mod + moi ? Et puis, c’est qui… moi ?

Sur la forme, le récit tient du polar, avec son privé paumé, son ambiance malsaine, un Nestor Burma à la sauce cyberpunk. C’est bien écrit. J’émets toutefois un petit bémol : certains passages traitants de mécaniques quantiques sont un peu hermétiques.

Bref, c’est un livre qu’il faut lire à tête reposé, dans la même veine que les ouvrages de P. K. Dick, plein de questions sans réponses.

Extraits :

1- Tous les rêves, toutes les visions, ont été matérialisés : le Paradis et l’Enfer sur la terre. Tous les rêves, toutes les visions. Y compris celle-ci, si banale qu’elle puisse sembler, à mi-chemin entre un bonheur et une souffrance infinis.

Ainsi donc me voici, levant les yeux vers l’obscurité, incapable de décider si je contemple l’infini ou l’intérieur de mes paupières.

Mais je n’ai pas besoin de connaître la réponse. Je me contente de me réciter, sans m’arrêter, jusqu’à ce que j’arrive à choisir le sommeil : Tout ce qui émerge est toujours normal.


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