A rebrousse-temps

DICK Philip K.

Article publié le mercredi 26 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Nous sommes en 1998 et le sens du temps s’est inversé. Les morts les plus récents ressuscitent en premier, les autres suivront. Le vieillard devient adulte, l’adulte accède à l’adolescence et le bébé réintègre le sein maternel.

C’est dans cet univers dément que l’Anarque Peak va revenir à la vie. L’Anarque qui, en son temps, fut le chef religieux de millions de Noirs américains qu’il poussa à la révolte.

Pour Sebastian Hermes, directeur d’un vitarium, entreprise qui s’occupe du retour à la vie des morts, la possession du corps de l’Anarque Peak devient bientôt le début d’un cauchemar sanglant.

L’avis de Cyrallen :

A l’exception du fait que le temps soit inversé, avec toutes les conséquences cohérentes que cela suppose, A rebrousse-temps ressemble bien vite à un banal roman policier.

Dans une bonne moitié du livre, on en vient même à oublier le contexte de temps inversé, certains détails nous ramenant tout de même sur la voie. De plus, on a du mal à s’intéresser à L’Anarque Peak (nous ne sommes en sa présence qu’une seule fois), objet de toutes les convoitises, alors qu’il constitue le fil directeur que suivent tous les protagonistes.

Extraits :

1- Comme l’aéroglisseur de patrouille survolait le minuscule cimetière périphérique délabré, cette nuit-là, l’agent Joseph Tinbane perçut le son triste et familier d’une voix. Aussitôt il dirigea son véhicule vers les grilles de l’enceinte, se posa à terre et tendit l’oreille.
- Je m’appelle Mrs Tilly M.Benton, disait la voix, frêle et étouffée. Je veux sortir. Est-ce que quelqu’un m’entend ? (…) Tinbane enclencha sa radio de bord :
- Je suis au cimetière de Forrest Knolls - je crois que c’est bien le nom - et j’ai un réveil. Envoyez une ambulance et une équipe de sape. D’après la voix, il y a urgence.
Tinbane soupira. C’était ce qu’il aimait le moins dans son travail : les cris des morts. Il détestait ces appels qu’il avait si souvent entendus. En général, c’étaient des voix de vieillards, hommes et femmes, mais parfois les morts n’étaient pas tellement vieux. Il arrivait qu’il y eût des voix d’enfants. Et l’équipe de sape mettait toujours un temps interminable à se rendre sur les lieux.

2- C’était un véritable amour. (Miss Fischer eut une ravissante moue maternelle.) Il était à l’hôpital dans la salle des enfants, et il lui fallait une matrice. (…) Je me suis dit : ce serait merveilleux d’avoir un gentil petit être comme Arnold Oxnard Ford dans le ventre. (Elle tapota son abdomen plat.) J’ai donc été voir l’infirmière responsable et je lui ai demandé si je pouvait poser ma candidature pour Arnold Oxnard Ford. Elle m’a répondu : bien sûr, vous paraissez en parfaite santé. Vous arrivez juste à temps, a-t-elle ajouté. Il faut qu’il rentre dans la matrice - il était déjà en incubateur. Je l’ai eu. Je l’ai gardé neuf mois durant et, chaque jour, il faisait un peu plus partie intégrante de moi-même. Quel sentiment exaltant ! Vous n’avez pas idée… C’est extraordinaire de sentir un être que l’on aime se fondre molécule par molécule à vos propres molécules. Maintenant, bien entendu, c’est fini. (…) Désormais, Arnold Oxnard Ford fait partie de moi-même et il fera partie de moi-même tant que je vivrai. J’aime à croire comme beaucoup de mères que l’esprit du bébé est toujours là. (…) Mais… Je dois avoir rejeté la dernière parcelle physique de l’enfant pour le 11. Pas plus tard : le médecin est formel. Il faut que je le restitue à un homme. Que ça me plaise ou non, il faut me faut coucher avec un homme. C’est une nécessité médicale. Sinon, le processus restera incomplet et je ne pourrai plus offrir ma matrice à d’autres bébés.


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