Les Loges Funèbres

DESLANDES Amelith

Article publié le mercredi 26 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Une chanteuse d’opéra dont la carrière a été brisée par un terrible accident sur scène accomplit enfin sa vengeance. Un artiste aux goûts morbides décide de réaliser l’œuvre de sa vie. Sept personnes se retrouvent prisonnières d’une curieuse maison hantée, tandis que des chercheurs sont censés étudier leurs comportements face à la peur. Un jeune collectionneur met la main sur une effigie du Christ aux mystérieux pouvoirs. Le neveu d’un fabricant d’automates ne se console pas de la destruction de son mannequin préféré et, plus tard, s’y prend d’une façon étrange pour le reconstituer. Un cambrioleur spécialisé dans le vol de manuscrits découvre des versions inédites de textes de Poe, Ray et Maupassant.

Ces nouvelles étonnantes, empreintes d’une sensibilité très gothique, nous plongent dans un monde sombre et décalé, parfois burlesque, souvent provocant, toujours teinté d’une subtile impertinence… De véritables petits chefs-d’œuvre d’inspiration et d’écriture. L’auteur : Né en 1977 à Dijon, Amelith Deslandes a récemment regagné sa région natale après plusieurs années passées au Québec. Influencé par le surréalisme, il utilise souvent ses propres cauchemars comme bases de ses textes. De ses influences littéraires, l’on retiendra entre autres, Serge Brussolo, Gabrielle Wittkop ou encore Nancy A. Collins.

L’avis de Cyrallen :

Plusieurs nouvelles fantastiques/gothiques de très bonne qualité nous attendent dans ce recueil d’un auteur à l’écriture fluide et à la plume envoûtante. Chacune de ces nouvelles est un petit bijou, une histoire toujours frappante dont on se souvient longtemps. De très belles trouvailles, même la nouvelle "classique" de la maison hantée est habilement transformée en jeu télévisé dont nul ne sait (jusqu’à la fin) qui tire vraiment les ficelles.

On dévore avec plaisir ces huit nouvelles dont aucune ne se ressemble et qui font souvent appel à l’imaginaire collectif, habilement travaillé. Et voici, pour vous faire monter l’eau à la bouche, un petit aperçu des histoires à ne pas lire la nuit qui vous attendent :

1- Peau vive et Masque mort : Pour garder son enfant le plus longtemps possible auprès de lui, un père séquestre son enfant dans la maison familiale. Mais l’enfant grandit et élabore un plan d’évasion terrible… Une nouvelle efficace qui tient sur quatre pages pour débuter ce recueil.

2- Petit théâtre d’Ombres : Une descente aux enfers pour des participants à un jeu télévisé dont le but est de passer le plus de temps possible dans une maison hantée. Une des nouvelles les plus glauques et marquantes du recueil.

3- Fantasie urbaine : Pygmalion est un artiste. Seulement, il exerce dans un domaine assez particulier et dans lequel il s’estime incompris. En effet, sa vision d’une bonne photo se rapproche plus de la technique "serial killer" que des peintres contemporains.

4- Le Signe de la Chouette : Un détective privé se lance sur la trace d’un meurtrier qui exerce le métier de tatoueur dans les bas fonds de la ville. Seulement, lorsque le mal à l’état pur se réveille, notre détective réalise qu’il a à faire à plus gros poisson que prévu.

5- De bronze et d’Ether : Millian est un collectionneur monomaniaque d’objets inutiles et de toutes sortes. Seulement voilà, le jour où il tombe sur une statuette en bronze de Jésus, le malheur semble s’abattre sur tout ce qu’il touche.

6- Les Rouages du Destin : Où l’on découvre comment les Dieux dirigent le monde d’un regard amusé et pervers, où tout est bon pour s’amuser un peu.

7- Les Joyaux d’Hyléna : Recluse dans son vaste domaine, une ancienne chanteuse déchue organise une soirée inoubliable pour tous ses invités qui l’on évitée et oubliée à la suite de sa disgrâce. Où l’on découvre que les cadeaux les plus beaux sont parfois empoisonnés.

8- Luna : Où les mannequins de plastique prennent vie et ont besoin de pièces de rechange "vivantes" pour continuer de fonctionner…

9- Fragments disputés à Cerbère : Un chasseur de livres interdits écume les bibliothèques et des endroits insolites pour dénicher des exemplaires uniques et parfois très dangereux. Seulement cette fois, Mateaza va apprendre à ses dépends qu’il n’est pas bon de voler plus rusé que lui.

Extraits :

1- Un beau jour, l’enfant perdit l’appétit et il s’en inquiéta. Comme il ne parvenait pas à lui arracher une parole, il supposa que c’était la solitude qui devait lui peser : aussi décida-t-il de lui amener des gamins qu’il avait enlevés pour lui tenir compagnie.

2- Prenez des paumés narcissiques, des marginaux au dernier degré, des dépressifs suicidaires, mettez-les dans un sac, secouez fort et attendez qu’ils crèvent de trouille. Recette idéale pour une expérience réussie. La cohabitation s’annonçait rude.

3- Malgré, ou peut-être à cause de leur mégalomanie galopante, les dieux avaient perdu l’envie de gouverner. Plus rien ne les excitait et chaque décision à prendre, même si elle s’avérait d’une urgence extrême, était traitée avec le plus grand dédain. Ils finissaient toujours par s’en remettre au hasard. Ainsi un jet de dés, une pièce de monnaie lancée en l’air présidaient à la destinée du monde.

4- L’appartement déserté, il avait trompé son ennui en piratant divers sites : il avait notamment changé la une d’un célèbre quotidien, qui déclamait désormais que la transplantation de cerveau tentée sur le président des États-unis avait échoué, que, pour entrer à l’Académie Française, il fallait faire constater son incontinence par un huissier et qu’Elvis était toujours vivant, mais cul-de-jatte, ce qui lui causait quelques soucis pour se déhancher.

5- Il était comme ça, Jésus, grand, bon et généreux, mais également noir, séropositif et héroïnomane, ce dernier point altérant son jugement, et son humeur, laquelle menaçait de tourner à l’exécrable. Il ne supportait pas l’attente.


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