La Voie du Sabre

DAY Thomas

Article publié le mercredi 26 décembre 2007 par Cyrallen

Quatrième de couverture :

Pour parfaire l’éducation de son fils Mikédi, le chef de guerre Nakamura Ito le confie à un rônin du nom de Miyamoto Musashi. Un samouraï de légende, le plus grand maître de sabre qu’ait connu l’Empire des quatre Poissons-Chats. Ensemble, pendant six longues années, le maître et l’apprenti vont arpenter la route qui mène jusqu’à la capitale Edo, où l’Impératrice-Dragon attend Mikédi pour en faire son époux.

Mais la Voie du Sabre est loin de trancher l’archipel en ligne droite : de la forteresse Nakamura aux cités flottantes de Kido, du Palais des Saveurs à la Pagode des Plaisirs, Mikédi apprendra les délices de la jouissance, les souffrances du combat, et la douceur perverse de la trahison.

Avec La Voie du Sabre, Thomas Day plonge ses lecteurs dans un Japon de fantasy, un Japon du XVIIe siècle qui ne fut jamais, où la magie et les dragons existent, où le métal météoritique des sabres est trempé dans le sang.

Né en 1971, Thomas Day vit à Paris quand il ne voyage pas aux quatre coins du monde. Au fil d’une cinquantaine de nouvelles et d’une poignée de romans (dont Rêves de guerre, L’instinct de l’équarrisseur ou L’école des assassins, écrit en collaboration avec Ugo Bellagamba), il s’est imposé comme l’un des auteurs les plus passionnants de l’imaginaire francophone.

L’avis de Philémont :

A l’âge de douze ans, Nakamura Mikédi est confié par son père à Miyamoto Musashi, samouraï à priori sans foi ni loi, pour qu’il en assure l’éducation. Mikédi va alors apprendre à ses dépends que les apparences sont trompeuses et que Musashi ne suit rien de moins que la Voie du Sabre…

Voilà donc un récit initiatique dans lequel Thomas Day s’inspire de nombreuses références littéraires et cinématographiques nippones. Ce n’est d’ailleurs pas un vain mot puisque l’auteur le revendique lui-même dans sont avant-propos, ses annexes et ses remerciements.

L’une des références majeures de l’auteur est Musashi, roman de Eiji Yoshikawa écrit dans les années 30, et publié en France par J’ai Lu en 2 tomes (La pierre et le sabre et La parfaite lumière). Ce roman est un classique de la littérature japonaise qui conte une partie de la vie de Miyamoto Musashi, le plus célèbre ronin (samouraï sans maître) de l’histoire japonaise.

Qu’en a fait Thomas Day ? Un petit roman simple, rapide et, somme toute, agréable à lire. Bien sûr la dimension spirituelle du roman original est diluée dans de l’action pure, matinée d’érotisme et de quelques créatures dont l’origine est à rechercher dans le folklore de la Fantasy. Il ne faut pas non plus rechercher dans ce roman des références historiques précises. Même si Miyamoto Musashi a réellement existé, le récit de sa vie réelle est plutôt à rechercher dans le roman de Yoshikawa cité plus haut.

Il n’en reste pas moins que l’écriture de Day est de qualité et que si l’on a envie de passer quatre ou cinq heures à lire une histoire bien ficelée, sans pour autant se plonger dans un cycle qui n’en finit pas, la lecture de ce roman peut-être une solution.

Extraits :

1- Dans le grain de la feuille, là où le pinceau caresse, là où le récit prend forme, par-delà l’odeur piquante et marine de l’encre écarlate que boit le papier, je retrouve la sonorité caractéristique des pas de mon maître. C’est un tigre avançant parmi les hommes. Un fauve affamé qui, à l’époque de notre première rencontre, ne connaissait plus la peur ni l’humilité, prisonnier des milles contes qu’il avait involontairement enfantés. Prisonnier de sa légende, à tout jamais. Il approche.

Ses pas sont comme des boules de soie qui rebondissent sur un tatami. Son nom occupe tout mon esprit, dans le cauchemar et le rêve, dans la lumière du jour et son halo de pollens, dans l’éblouissement que nous offre la première et la dernière neige. Je vois sa silhouette tapie dans chaque ombre. J’entends son murmure dès que le vent souffle et pénètre mon hermitage. Et maintenant, une certitude m’envahit et me berce comme l’odeur de la mort s’imposant après la bataille : mes derniers mots prononcés seront ceux qui forment son nom… Miyamoto Musashi.


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